C’est l’un des points essentiels de la sa déclaration publiée ce 22 avril 2023 sur l’affaire Savannah Energy qui a poussé le Tchad à rappeler son ambassadeur du Cameroun.
« Le gouvernement de la République du Tchad dénonce les pratiques de type mafieux de certaines personnalités camerounaises qui, selon lui, tentent de faire main basse sur le pétrole tchadien à travers une obscure société « Savannah Energy Plc », lit-on d’entame de la communication de l’homme politique qui reprend in extenso les termes de la communication du pouvoir tchadien. Il poursuit en indiquant que le fils du chef de l’Etat s’est rendu à N’Djamena en septembre 2022, selon la presse, dans le cadre de cette affaire pour intervenir en faveur de Savannah Energy. Il ajoute qu’après lui, le Secrétaire général adjoint No 1 de la présidence de la République du Cameroun, a pris le relais en se rendant au pays de Toumaï du 21 au 30 novembre 2022, « avec le même objectif d'amener les autorités tchadiennes à traiter avec Savannah Energy ». Dans cette logique, il estime que cet état des choses « fait naturellement penser que les personnalités camerounaises auxquelles fait allusion le gouvernement tchadien dans son communiqué se recrutent autour du président de la République en fonction lui-même ». Il va plus loin dans sa démarche en appelant le président de la République à « clarifier la situation et d’expliquer le rôle de son fils dans les affaires publiques où il mène des démarches pour la défense des intérêts privés sous pavillon officiel. Faute de quoi l'opinion publique, nationale et internationale, sera fondée de le soupçonner d'être à titre personnel impliqué dans cet autre scandale de notre République grièvement blessée, par cette « affaire » de trop ». Comme on le voit, le leader du Mrc est particulièrement remonté par cette affaire et assène dans la même veine que « le Cameroun n'appartient pas à la famille présidentielle et ses excroissances ». Bien plus il martèle que ces pratiques ont pris naissance sous le régime de Paul Biya et transforment le « Cameroun jadis respecté en un Etat voyou », et mettent aussi en péril les intérêts du pays, voire sa sécurité. « Notre pays ne saurait s'accommoder plus longtemps de cette descente aux enfers, où même la présidence de la République deviendrait le haut lieu des affaires mafieuses », prévient-t-il amèrement. Par ailleurs, il rappelle que le Tchad est, en Afrique centrale, le seul pays qui a été aux côtés du Cameroun au moment le plus sombre de la lutte contre la secte Boko Haram en 2014. « C'est un pays frère et ami, qui a historiquement toujours eu de très bonnes relations avec notre pays. Pour preuve, c'est le pays de la sous-région où les citoyens camerounais subissent le moins de tracasseries et humiliations de toutes sortes des autorités du pays d'accueil. Le peuple camerounais ne veut pas que ses relations d'amitié et d'entente fraternelles soient sacrifiées à l'autel des intérêts privés d'un clan ou d'un groupe d'individus abusant de leur position dans l'appareil de l'État, en l'occurrence à la Présidence de la République », souligne le challenger de Paul Biya la présidentielle de 2018. L’essentiel, ajoute-t-il est que le Cameroun doit préserver les meilleures relations possibles avec ce pays allié. Pour finir, il appelle la Parlement et la justice du Cameroun à ouvrir une enquête sur l’affaire et d’entendre tous les protagonistes, quelles que soient les positions qu'ils occupent dans les structures de l'État ou l'entourage présidentiel.