Une atmosphère de tension règne à l'Assemblée Nationale camerounaise, mettant en lumière les soubresauts politiques avec le limogeage controversé de Boukar Abderahim, ancien directeur de cabinet du président de l'Assemblée nationale Cavaye Yeguie Djibril.
Le 9 novembre 2023, un arrêté signé par Cavaye Yeguie Djibril met fin aux fonctions de Boukar Abderahim, le remplaçant par Kamsouloum Elhadji Hachimi. Cette décision fait suite à des mois de pression de la présidence de la République et des députés anglophones, critiquant les actions de Boukar Abderahim.
**Discours Conflituel et Détournement de Fonds**
La présidence pointe du doigt le discours provocateur de Boukar Abderahim à Tokombere, où il se vantait d'avoir évincé des anglophones de postes clés. De plus, des allégations de détournement de fonds à grande échelle ont été soulevées, mettant en cause l'intégrité financière de l'Assemblée nationale.
Le limogeage aurait dû marquer la fin de la carrière de Boukar Abderahim. Cependant, le 10 novembre, il apparaît à la rentrée parlementaire aux côtés de Cavaye Yeguie Djibril, suscitant la confusion. Des rapports indiquent qu'il aurait menacé les agents de sécurité avec une arme devant la résidence du président de l'Assemblée nationale.
**Le Bras de Fer Politique et l'Intervention Cruciale de Joël Émile Bamkoui et Beti Assomo**
Le 11 novembre, une tentative d'arrestation de Boukar Abderahim échoue, provoquant un bras de fer politique. Des gendarmes, agissant sous les ordres de la présidence de la République, tentent de l'arrêter, mais Cavaye Yeguie Djibril s'y oppose vigoureusement.
La situation atteint son paroxysme lorsque le ministre de la Défense, Joseph Beti Assomo, et le Colonel Joël Emile Bamkoui de la sécurité militaire sont impliqués. Beti Assomo calme la situation en promettant de gérer le problème, et Joël Emile Bamkoui intervient pour maîtriser la situation sur le terrain.
**Vers l'Incertitude Politique**
Joël Emile Bamkoui, parvenant à maîtriser la situation, emmène les gendarmes avec Boukar Abderahim pour interrogatoire à la SEMIL (Sécurité Militaire). En attendant de nouvelles instructions de la présidence, aucun document signé par l'ex-Dircab ne sera considéré comme officiel.
Cette crise à l'Assemblée Nationale soulève des questions cruciales sur la gouvernance et l'autorité politique au Cameroun. La présidence de la République doit maintenant clarifier ses intentions, laissant la nation dans l'expectative d'un dénouement politique incertain.