Actualités of Tuesday, 15 March 2022

Source: Le Messager N° 5974

Crise à l’Oapi : la honteuse mascarade de Salma Gourouza mise à nu

Elle est mise en cause Elle est mise en cause

En mission à Yaoundé pour ramener la sérénité au sein de l’Organisation panafricaine, la ministre de l’Industrie du Niger s’est illustrée par de grossièretés et de menaces contre le personnel.

Ce n’est plus une hypothèse, c’est une certitude : plus les jours passent, plus s’accentue la décomposition de l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (Oapi). Les trois administrateurs mandatés par le Conseil d’administration de l’Oapi, Anacleto OloMibuy (Guinée Équatoriale), Salmou Gourouza Magagi (Niger) et Mohamed Bakayoko (Guinée Conakry) ont achevé leur visite de travail vendredi dernier à Yaoundé.Le but de leur présence en terre camerounaise était de trouver une issue pacifique à la crise qui paralyse l’Organisation panafricaine depuis plus de six mois. Les émissaires du Conseil d’administration ont essuyé un échec, selon de nombreux observateurs. Mis en place au terme de la session du conseil d’administration de l’Oapi du 10 décembre 2021 à Cotonou (Bénin), pour accompagner la direction générale pour l’apaisement du climat social jusqu’à l’expiration de son mandat le 31 juillet 2022, et suivre l’exécution de la résolution du Conseil d’administration relative au processus de recrutement du nouveau personnel hors catégorie de l’Organisation, le comité ad hoc a rencontré le personnel hors catégorie (Dg, Dga et contrôleur financier), puis les délégué du personnel le 10 mars au siège de l’institution à Yaoundé.

Le comité a enfin tenu une Assemblée générale le 11 mars avec tout le personnel de l’organisation.Les premières conclusions de ces rencontres sont plus que surprenantes. « Nous sommes allés en détails dans les comptes de l’Oapi et nous avons constaté qu’il n’y avait rien qui puisse nous inquiéter. Bien au contraire, les finances de l’Oapi se portent bien », a lancé le ministre de l’Industrie et de l’entrepreneuriat des jeunes du Niger. Une sortie qui vient battre en brèche les conclusions du rapport d’étape du cabinet Mazars, engagé pour auditer la gestion financière de l’Organisation pour les exercices 2018 à 2020. Les experts comptables avaient constaté des problèmes dans tous les domaines, notamment en ce qui concerne les opérations pouvant être assimilées à des actes anormaux de gestion qui ont fait perdre à l’Oapi 397,3 millions de F. Curieusement, sans vérification aucune, l’administrateur du Nigeraffirmeque « les comptes de l’Oapi sont bien tenus », sans jamais rencontrer l’auditeur Mazars. « Le cabinet Mazars certifie qu’il y a eu bel et bien détournement des fonds du Protocole de Madrid à l’Oapi », glisse un cadre de la maison.

Le comité ad hoc divisé

Autre incongruité observée au cours de cette visite de travail, le départ sans raison de Yaoundé de l’administrateur de Guinée Conakry. En effet, Mohamed Bakayoko qui devait jouer le rôle de rapporteur, est parti de Yaoundé avant la fin de la mission pour des raisons qui n’ont pas été communiquées. Mais une source bien informée, renseigne que l’administrateur de Guinée Conakry n’a pas voulu s’associer à la « mascarade » que ses collègues ont planifié sous les ordres du ministre camerounais de l’Industrie, Dodo Ndoke et le directeur général de l’Oapi, Denis Bohoussou. Dès lors, la mission du comité sensée ramener l’accalmie au sein de l’Oapi était vouée à l’échec. L’autre fait marquant qui a suscité des commentaires, c’est l’absence au cours de l’Assemblée générale, du Directeur général adjoint, Jean-Baptiste Noël Wago. Ce cadre hors catégorie de l’Oapi, apprendon, aurait refusé de prêter son image à la « comédie » savamment ourdie par Denis Bohoussou et quelques administrateurs. Ce qui fait dire à Salmou Gourouza Magagi que la crise au sein de l’Oapi « est un problème récurrent à chaque veille du renouvellement du mandat du personnel dirigeant ». Donc, estime-t-elle, « c’est un problème de positionnement. »

Opération délicate…

« N’est pas médiateur qui veut », moque un délégué du personnel. Sévère, son jugement sur la sortie de Salmou Gourouza en tant qu’arbitre dans la crise que traverse l’Oapi depuis plusieurs mois n’en est pas moins partagé par une partie du personnel de l’Organisation. La ministre nigérienne a beau faire preuve "de volonté", dit-on, ellene possède « ni l’expertise ni l’expérience » pour mener à bien la mission délicate assignée au Comité ad hoc.Impressionnés au début par le ton de Mme Gourouza Magagi au cours de l’Assemblée générale du 11 mars – fûtelle proche de la menace –, les employés de l’Oapi ont fini par se lasser. Ils se disent choqués par la vulgarité et ulcérés par le comportement d’un administrateur qu’ils n’estiment pas dignes de siéger au conseil d’administration de l’Oapi. Certains se demandent encore ce qu’elle est venue faire dans cette galère. « Le rapport du cabinet Mazars a démontré avec preuve à l’appui, que le directeur du cabinet et le conseiller de M. Bouhoussou ont touché indument plus de 100 millions d’indemnités alors qu’ils ne sont pas personnels permanents à l’Oapi, mais l’administrateur du Niger soutient qu’il n’en est rien. Une telle sortie prouve que cette dame est corrompue », commente un observateur sous le sceau de l’anonymat, et visiblement agacé par les déclarations de Salmou Gourouza. « Il a été clairement établit que le directeur général, M. Bouhoussoufait des placements de fonds frauduleux dans des banques pour toucher les bénéfices plus tard », poursuit notre source.À l’en croire, le rapport des auditeurs a été validé par le conseil d’administration et devait tout simplement être approfondi. « Se sentant coincé par le rapport, le Dg a bloqué la suite de l’audit. Chose que le comité ad hoc refuse de relever », confie la même source.Finalement, même ceux qui, le 10 décembre 2021, ont accordé par sympathie un sursis au directeur général de l’Oapi, sont effarés par la mainmise brutale de la mafia corrompue qui s’est installée au sommet.