Son statut de magistrat lui offre un privilège de la juridiction. Il ne devrait plus être détenu au Secrétariat d’État à la Défense.
Le procès qui oppose le Ministère Public (Commissaire du Gouvernement) aux principaux leaders du Cameroon Anglophone Civil Society Consortium (CACSC) démarre en principe cette semaine du 13 février 2017.
Selon le journal Kalara paru le même jour, Me Kongho Félix Agbor Balla et Fontem Aforteka’a Neba (enseignant d’Université), respectivement président et vice-président du Consortium, comparaitront devant le Tribunal militaire de Yaoundé, après avoir été renvoyés en jugement à la suite d’une «enquête policière particulièrement rapide». Ils sont sous le coup d’une dizaine de chefs d’accusations relatifs au terrorisme aux atteintes à la Sureté de l’Etat.
«Paul Aya Abine magistrat hors hiérarchie 1er groupe et avocat général près la Cours Suprême du Cameroun est à plus de 20 jours de détention dans les locaux du Secrétariat d’Etat à la Défense (SED) chargé de la Gendarmerie. Enlevé à son domicile le samedi 21 janvier 2017 en soirée, le haut magistrat avait décidé de ne rien dire dans la cadre de l’enquête ouverte à son sujet. C’est une stratégie qui semble gêner ses accusateurs», explique Kalara.
Le journal est d’avis que le magistrat n’a plus aucune raison d’être détenu au SED puisqu’il a refusé de participer à l’enquête policière. Il aurait dû être remis en liberté ou déféré chez le Commissaire du Gouvernement près le Tribunal Militaire de Yaoundé, pour une mise en détention éventuelle dans une maison de sureté. Ceci en attendant la fin de l’enquête.
La magistrat Paul Aya Abine, en principe, ne peut pas être inculpé sans l’intervention préalable du Président de la Cour Suprême. Il bénéficie d’un privilège de juridiction. «En effet, selon l’article 629 du code de procédure pénale, lorsqu’un magistrat de l’ordre judiciaire est susceptible d’être inculpé d’une infraction, le procureur général compétent présente une requête au Président de la Cour Suprême qui désigne un magistrat chargé d’instruire l’affaire et trois autres, d’un grade moins égal à celui mis en cause, en vue du jugement éventuel de l’affaire en premier ressort. Le Président de la Cour Suprême indique ensuite la ville où l’affaire sera jugée», peut-on lire.
Ayah Paul Abine est accusé d'être le leader des séparatistes. Selon le journal, le Gouvernement envisagerait le départ à la retraire de Paul Aya Abine âgé de 65 ans. Cette solution serait une solution au «casse-tête» que ce dernier représente.