Actualités of Friday, 18 August 2017

Source: 237online.com

Crise anglophone au Cameroun: guerre diplomatique à l'Onu

Arrestation des jeunes dans la zone anglophone    (Archives) Arrestation des jeunes dans la zone anglophone (Archives)

L’offensive diplomatique de Yaoundé auprès de l’Onu semble faire concurrence à celle des activistes anglophones dans les couloirs de la même instance.
L'Organisation des Nations unies (Onu) ne lâche pas prise dans la recherche des solutions à la crise dite anglophone déclenchée de manière plus ouverte en fin d’année dernière au Cameroun.

Amina J. Mohammed, la vice-secrétaire générale de l’Onu, a rencontré le 08 août 2017 à New York, une délégation du Cameroun avec qui elle a discuté de la situation dans les régions anglophones du pays, avait indiqué, le jour même, le porte-parole du secrétaire général de l'Onu dans un compte rendu.

Lors de cette rencontre avec la délégation menée par Paul Ghogomu, ministre et directeur de cabinet du Premier ministre du Cameroun, Mme Mohammed s'est félicitée «des efforts entrepris par le gouvernement pour réduire les tensions, du renforcement de la confiance », a précisé le porte-parole. La vice-secrétaire générale a réitéré la volonté des Nations unies, grâce aux bons offices du représentant spécial du secrétaire général pour l'Afrique centrale

et chef du Bureau régional des Nations Unies pour l'Afrique centrale (Unoca), François Louncény Fall, et à l'équipe-pays des Nations Unies, de soutenir les efforts de dialogue inclusif pour répondre aux causes profondes des tensions dans les régions touchées. Selon certaines sources, le même jour, Kingsley Ashu et Calèche Bongo, deux activistes et membres du comité des affaires publiques de la Southern Cameroon National Council (SCNC) étaient à New York au siège de l’Onu pour se faire entendre.

Ils étaient d'abord au bureau du conseiller spécial de l'Onu pour la prévention du génocide, Adama Dieng. «Sans aucun doute, il y a une évolution positive, mais je dirais qu'il est encore trop tôt pour se prononcer. Je crains que les gens ne deviennent trop impatients», a mis en garde Kingsley Ashu.

Arguments et contre-arguments.
De l’avis des analystes, il s’agit d’un chassé-croisé diplomatique camerouno-camerounais dans les couloirs de l’Onu. Dans le détail, l’on comprend bien comment, d’une part, ces deux personnalités tentent de jeter leurs forces dans la bataille et cherchent à préserver l’héritage de ce qu’avait énoncé François Louncény Fall à Yaoundé en avril dernier.

Dans la capitale camerounaise en effet, le représentant spécial du Secrétaire général de l’Onu avait invité les autorités locales à libérer les leaders anglophones interpellés et souhaité la mise en œuvre des mesures annoncées (reconnexion des régions du Sud-ouest et du Nord-ouest à internet). D’autre part, les autorités camerounaises s’emploient à faire le point sur l’évolution de la situation sur le terrain.

Celle-ci reste toujours marquée par des appels au boycott de la prochaine rentrée scolaire dans les régions du Sud-ouest et du Nord-ouest. Et plus récemment encore par la découverte à Mbengwi d’une cache d’armes et autres matériels de guerre.