Selon plusieurs sources concordantes, c’est le samedi 21 janvier dernier qu’il a été arrêté à son domicile à Yaoundé et amené par six hommes armés au SED où il est encore détenu. Il est reproché au magistrat d’être un des dignitaires du Southern Cameroon national council (SCNC), organisation désormais interdite par le ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation.
Paul Ayah Abine a été nommé avocat général près la Cour suprême en 2014. «Avant cette nomination, des informations persistantes le déclaraient bientôt à la tête du SCNC», indique le journal Mutations dans son édition du vendredi 20 janvier 2017.
Après avoir été Député du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC) dans le Manyu, Région du Sud-Ouest en 2002, le magistrat démissionne du parti en janvier 2011 et créé sa propre formation politique, le PAP. Sous la bannière de ce parti, il a été candidat à la dernière présidentielle.
Au sein du RDPC, Paul Ayah a défrayé la chronique pour ses positions fortes, ramant généralement à contre-courant des directives de la hiérarchie.
Mutations rappelle qu’en 2008 par exemple, il s’oppose à la révision constitutionnelle qui permettait au Président Paul Biya de se présenter indéfiniment aux élections présidentielles.
Depuis juin 2006, il fait partie des Députés qui demandent une enquête pour corruption contre un ministre du gouvernement, le regretté Augustin Frédéric Kodock qui était alors chargé du département de l’Agriculture.