Actualités of Wednesday, 8 February 2017

Source: cameroon-info.net

Crise anglophone: les analyses de Me Elad Ekontang

L’ancien représentant du bâtonnier dans la Région du Sud-Ouest fait une analyse de la crise L’ancien représentant du bâtonnier dans la Région du Sud-Ouest fait une analyse de la crise

Le weekend dernier, la radio nationale a lu un communiqué dont les signataires sont les leaders des syndicats des enseignants anglophones. Dans ledit communiqué, ces derniers indiquent avoir temporairement levé le mot d’ordre de grève. Sauf que le 6 février 2017, jour où la décision devait être effective, les Régions anglophones sont restées paralysée.

Dans son édition du 7 février 2017, le quotidien Le Jour rapporte l’analyse de Me Elad Ekontang, l’ancien représentant du bâtonnier dans la Région du Sud-Ouest, qui fait une analyse de la gestion de la crise faite jusqu’ici par le Gouvernement.

Sur cette suspension de grève qui visiblement n’est pas suivie dans les Régions anglophones, Me Elad Ekontang déclare: «quand j’ai suivi cette annonce à la radio, je voulais comprendre concrètement ce que le Gouvernement a donné à ces grévistes, aux enseignants pour que la grève soit levée. Je ne l’ai pas suivi. Ils ont juste fait une grande annonce pour dire qu’ils mettront en place des mesures pour que le mot d’ordre soit levé. C’est une décision du Gouvernement. Les populations sont fachées et continuent de crier leur colère. Le Gouvernement ne peut pas décider de manière unilatérale et l’annoncer dans les médias que les enseignants et les élèves doivent retourner en classe.

Ceux qui ont signé cette levée du mot d’ordre de grève ne peuvent pas montrer ce qu’ils ont reçu pour suspendre la grève. Si les enseignants et les élèves retournent à l’école, les avocats retournent dans les tribunaux ainsi ce sera difficile pour eux d’obtenir encore quelque chose de leurs revendications. Les revendications sont nombreuses. La langue [l'Anglais] occupe une infime place. Ce n’est pas un problème de langue».

Sur l’analyse de la gestion de la crise, Me Elad Ekontang déclare que «la manière dont le Gouvernement a réagi face à cette crise n’est pas satisfaisante. Le Gouvernement n’a pas bien cerné le problème. Le Gouvernement a imaginé que les enseignants sont naïfs. Les revendications des enseignants sont concrètes, mais le Gouvernement n’y apporte aucune réaction positive. Le Gouvernement connait bien le problème. Il ne peut pas prétendre le contraire. Il y a eu plusieurs memoranda adressés aux autorités. Le Gouvernement a une propension à ignorer ce que les populations disent».

Pour stopper définitivement la crise anglophone, Me Elad Ekontang déclare: «c’est un véritable problème. Je suis avocat. J’ai pensé à cela à un moment donné. Les personnes comme moi, sommes dans la profession depuis longtemps. On peut nettement s’en sortir. Mais ceux qui viennent de sortir de l’école, eux ont besoin d’expériences de terrain. Que peut-il se passer donc ? Si le Gouvernement est ici, il peut résoudre ce problème aujourd’hui. Je prie et j’espère que le Gouvernement va écouter ces populations et faire quelque chose pour résoudre cette situation. C’est simple. Ils n’ont qu’à regarder quelles sont les revendications des enseignants, celles des avocats et y apporter des réponses».