Actualités of Wednesday, 3 May 2017

Source: cameroon-info.net

Crise anglophone: les avocats toujours absents aux prétoires

Les tribunaux sont restés vides ce mardi, le travail n'a pas repris Les tribunaux sont restés vides ce mardi, le travail n'a pas repris

Son président, Me Jackson Francis Ngnie Kamga, avait annoncé début avril que la grève serait levée ce mardi 2 mai. Mais à Bamenda, les tribunaux sont restés vides ce mardi, le travail n'a pas repris. Le président de l'ordre des avocats avait déjà été démenti, il y a quelques semaines, par les défenseurs des leaders de la contestation anglophone. Arrêtés en janvier, ils sont actuellement jugés pour terrorisme et incitation à la sécession. Leurs avocats s'étonnaient de voir le bâtonnier appeler à la fin de grève, mais pas à la libération des détenus, dont fait partie le célèbre avocat Agbor Bala.

Et ils avaient prévenu qu'ils ne se sentaient pas liés par l'appel de l'ordre des avocats. D'ailleurs, le président de l'ordre préférait rester très prudent lundi. Il a simplement rappelé que la décision ne venait pas de lui seul, mais qu'elle avait été prise après des concertations dans les régions anglophones.

Me Agbor Bala est actuellement jugé pour terrorisme et incitation à la sécession devant le tribunal militaire à Yaoundé et il attend une décision du juge concernant une possible mise en liberté provisoire. Une décision qui permettrait de dissiper la crise, selon les avocats des leaders anglophones.

Les avocats sont à la tête de la contestation dans les zones anglophones, ces régions qui se sentent marginalisées par le pouvoir central. Ils estimaient simplement que la manière dont la justice est rendue dans ces Régions n’était pas conforme au Common Law qu’ils ont appris. Et cela est dû en partie au fait que des magistrats qui ne comprennent ni la culture anglophone ni la culture du Common Law, qui ne s’expriment pas bien en anglais, exercent et rendent des décisions dans cette partie du pays.

Les avocats anglophones estimaient également qu’au niveau de la Cour Suprême, il faut instituer une section réservée à l’examen les recours en provenance des juridictions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. En anglais, ils appellent cela ‘’Common Law Bench at the suprême Court’’, où il doit avoir moins de 300 anglophones. Ce qui pose le problème de leur redéploiement.

Le Gouvernement a pris plusieurs mesures pour satisfaire ces revendications, d’où la reprise du travail annoncée ce 2 mai.