Actualités of Wednesday, 5 April 2017

Source: cameroon-info.net

Crise anglophone: les cacophonies de Paul Biya

Paul Biya Paul Biya

Alors que certains membres ont toujours soutenu qu’il n’y a pas de problème anglophone, le Chef de l’Etat a prescrit une batterie de mesures afin de résorber la crise.

Le sujet est traité par La Nouvelle Expression (LNE) parue le 4 avril 2017. Le journal rappelle d’abord qu’en décembre 2016, au plus fort des manifestations à Bamenda et Buea, Paul Atanga Nji, ministre chargé de mission à la Présidence de la République avait déclaré sur les antennes de la CRTV qu’«il n’y a aucun problème anglophone au Cameroun. Il y a des gens qui ont été manipulés, des enseignants ont été manipulés. Des avocats qui font des revendications fantaisistes ont reçu de l’argent ».

Une posture adoptée par d’autres membres du gouvernement à sa suite. Des mois plus tard, la donne a changé. LNE revient sur le point de presse donné le 30 mars dernier par une dizaine de ministres des secteurs concernés par ladite crise, notamment Laurent Esso, de la Justice, Issa Tchiroma de la Communication, Jacques Fame Ndongo de l’Enseignement supérieur ou encore Jean Pierre Fogui, ministre délégué auprès du ministre de la Justice, par ailleurs président du comité ad hoc chargé d’évaluer les revendications des avocats anglophones.

« On retiendra entre autres recommandations, que le Président de la République a instruit le MINJUSTICE d’élaborer et de lui soumettre un projet de loi modifiant l’organisation de et le fonctionnement de la Cour Suprême, pour y intégrer la section du Common Law. En outre, il a ordonné une nouvelle évaluation de la maîtrise de la Common Law par les magistrats en service dans les cours d’appels du Nord-Ouest et du Sud-Ouest et du droit romano-germanique dans les ressorts des autres cours d’appel. Sur la place de cette seconde évaluation, le Chef de l’Etat procèdera au redéploiement des magistrats en tenant compte de leur maîtrise de la langue officielle la plus usitée dans les ressorts d’affectation, sans remettre en cause ni l’option irréversible de l’intégration nationale ni l’évolution de la carrière des magistrats », écrit LNE.

Notre confrère souligne que ces mesures du Chef de l’Etat ont finalement donné raison aux manifestants et « fait honte aux ministres de la République ».