Actualités of Saturday, 16 September 2017

Source: cameroon-info.net

Crise anglophone: quand Laurent Esso confirme les allégations de torture

Le gouvernement a interdit à la CNDHL de visiter les locaux du SED Le gouvernement a interdit à la CNDHL de visiter les locaux du SED

Le gouvernement camerounais empêche sa propre commission nationale des droits de l’homme de visiter les lieux de torture des activistes de la crise anglophone et de la guerre contre Boko haram.

Un refus des pouvoirs publics qui enfreint la loi et donne raison à l’ONG Amnesty international qui dans son dernier rapport a épinglé le Cameroun sur de nombreuses atteintes aux droits de l’homme.

La commission nationale des droits de l’homme et des libertés (CNDHL) a lancé un pavé dans la mare ! Dans un communiqué presse daté d’hier vendredi 15 septembre 2017, son président, Dr Chemuta Divine Banda, a dénoncé des entraves au travail des membres de la CNDHL qui tentent en vain depuis deux mois d’obtenir de la part des autorités du ministère de la défense, une autorisation d’aller visiter à Yaoundé les cellules du Secrétariat d’Etat à la défense (SED), de la Direction générale de la recherche extérieure (DGRE) et de la Direction de la surveillance du Territoire ( DST) où sont incarcérés certains activistes de la crise anglophone et des présumés terroristes de la secte islamiste Boko Haram.

Ces cellules sont présentées comme des lieux de torture supposés.
Dans son dernier rapport qui a fait polémique, publié il y a trois mois sur la guerre que le Cameroun mène contre Boko haram, l’ONG Amnesty international avait accusé les pouvoirs publics camerounais de torturer parfois à mort des personnes accusées souvent sans preuve de soutenir Boko haram.

La commission Chemuta Divine Banda a donc voulu échanger de visu avec des personnes incarcérées et prendre connaissance des conditions de leur détention. Comme s’il avait quelque chose à cacher, le gouvernement s’est opposé à cette descente sur le terrain de la commission qu’il a lui-même créée par un décret présidentiel en 1990 pour veiller sur le respect des droits de l’homme.

« La CNDHL constate avec regret que toutes ces réticences constituent une atteinte à la loi et représentent un obstacle à l’exécution des missions qui lui sont assignées. Elle déplore ces attitudes qui contribuent à ternie l’image de notre pays… » conclut sans complaisance le président de la commission gouvernementale des droits de l’homme et des libertés.