Le député américain André Carson a lancé un cri d’alarme au président camerounais et à son gouvernement face à la crise qui sévit à Bamenda et Buea depuis plus de 3 mois.
Le député a exprimé dans une déclaration sa vive inquiétude face à l'oppression des anglophones par le régime camerounais. «En tant que coprésident sortant du Caucus du Cameroun au Congrès américain, j'ai été profondément troublé par les récents rapports de protestation contre la marginalisation de la population anglophone au Cameroun,» indique-t-il.
La situation dans cette zone est donc dénoncée dans plusieurs rapports actuellement sur la table du congrès américain. « Des rapports indiquent que de nombreux manifestants ont été détenus et aujourd'hui marque le 61e jour d'une coupure d'Internet qui cause un revers majeur pour l'avenir social et économique d'une région précédemment économiquement dynamique,» a-t-il ajouté.
Selon André Carson, la coupure de l’internet et la répression en cours à Bamenda et Buea vont à l’encontre du développement des deux régions. « Cette coupure est particulièrement préoccupante étant donné notre aide étrangère au peuple camerounais et notre mission commune d'encourager le développement économique, la stabilité et la démocratie dans la région,»a-t-il
Et c’est le pouvoir de Yaoundé qui visiblement est tenu pour responsable. Très remonté, le député américain, André Carson appelle à une prise de conscience de la situation qui prévaut dans les deux régions anglophones du Cameroun : « Comme avec tous nos amis, nous avons l'obligation de tenir le gouvernement camerounais responsable lorsque ses actions suppriment la liberté d'expression et ne protègent pas les populations minoritaires. J'appelle le président Biya et le gouvernement du Cameroun à alléger les tensions avant que la situation ne se dégrade davantage ».
Pour rappel, cette crise est née de la grogne de la communauté anglophone accusant le pouvoir de marginalisation. Elle réclamait son autonomie mais la tension était montée d’un cran en novembre dernier lorsque des manifestations ont été réprimées par les forces de l’ordre.
Des arrestations et les violences policières sont courantes mais la mobilisation ne faiblit pas. Une situation qui donne de l’insomnie au pouvoir de Yaoundé qui a ordonné la coupure de l’internet dans cette partie du Cameroun.