D’après l’avocat qui est aussi le porte-parole des leaders anglophones détenus, il y aurait eu génocide dans les Régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Il milite par ailleurs pour le fédéralisme.
Dans son édition du 2 mars 2017, le quotidien Le Jour rapporte «le coup de gueule» de Bernard Acho Muna, l’ex-procureur adjoint au Tribunal pénal international pour le Rwanda compétent pour le génocide de 1994.
Parlant de la crise anglophone qui a débuté au mois de novembre 2016 au Cameroun, le fils de Solomon Tandeng Muna indique qu’il y a eu génocide dans les Régions anglophones, à savoir le Nord-Ouest et le Sud-Ouest. Il a par ailleurs fait savoir lors de la conférence de presse donnée le 1er mars 2017 à la fondation qui porte le nom de son défunt père qu’une plainte va être déposée à la Cour pénale internationale (CPI).
Il a donc, précise le quotidien, «égrené l’acte d’accusation» contre le Gouvernement. «Selon la convention de Genève de 1949, on parle de génocide lorsque vous voulez changer le mode de vie des personnes qui ont une culture propre. Les anglophones sont un groupe national, ils veulent jouir de leur système de justice comme les francophones jouissent aussi de leur système judiciaire. En essayant de forcer ces gens d’adopter une culture qui n’est pas la leur, cela constitue un génocide. Lorsque vous cassez les portes des étudiants, vous les roulez dans la boue, c’est également un génocide. Lorsque vous coupez internet dans les deux Régions, cela est un élément de génocide», a-t-il déclaré.
Au sujet de la plainte qui doit être déposée à la CPI, Bernard Acho Muna a indiqué qu’au regard des «actes génocidaires» dont s’est rendu coupable le Gouvernement, «il est entré en contact avec certains avocats à Londres pour mener des enquêtes», écrit le quotidien. Outre l’évocation les questions juridiques liées à la crise anglophone, l’avocat a aussi saisi le cadre de cette conférence de presse pour faire savoir à l’opinion nationale qu’il «a été mandaté par le Consortium anglophone, dirigé actuellement par Me Agbor Khonko, pour être le porte-parole à l’occasion de toutes les conférences sur le problème anglophone».