Actualités of Wednesday, 16 May 2018

Source: lescoopsdafrique.com

Crise anglophone: voici comment le HCR veut éradiquer les gens sans identité

Des réfugiés anglophones  (Archives) Des réfugiés anglophones (Archives)

Au HCR, l’on est décidé à mettre fin à l’apatridie d’ici 2024. C’est dans ce cadre que la Représentation du Haut Commissariat des nations unies pour les Réfugiés(HCR) au Cameroun organise, ces 16 et 17 mai 2018 à Yaoundé dans la capitale camerounaise, une session de formation sur l’Apatridie à l’attention des Organisations de la Société Civile œuvrant dans le domaine des Droits de l’Homme, ainsi qu'à celle des journalistes.

Un apatride est une personne qu’aucun Etat ne reconnait comme son ressortissant par application de sa législation. En des termes plus simples, cela signifie qu’un apatride ne possède la nationalité d’aucun pays. Certaines personnes naissent apatrides, tandis que d’autres le deviennent.

Aujourd’hui à travers le monde, au moins 10 millions de personnes sont privées de nationalité. De ce fait, elles n’ont souvent pas le droit d’aller à l’école, de consulter un médecin, d’occuper un emploi, d’ouvrir un compte bancaire, d’acheter une maison ou même de se marier.

Le phénomène d’apatridie est bien réel au Cameroun où se compte, en effet, des milliers d’individus vivant sur le territoire et dépourvus de leur nationalité.
Par exemple dans l’Extrême-Nord du pays, les populations déplacées dans le camp de Zamai qui ont fui les exactions de la secte terroriste de Boko Haram risquent de perdre leur nationalité, faute d’avoir emporté avec eux leurs papiers d’identité.

Ce sont des survivants. Ils ont fui leur village de l’Extrême-Nord du Cameroun, sans rien, à cause des atrocités commises par la secte islamiste nigériane Boko Haram. Sans papier, tous risquent d’être arrêtés et expulsés. Leurs enfants ne peuvent pas être scolarisés normalement, passer le certificat d’études et encore moins poursuivre dans le secondaire.

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A Amchidé, au Cameroun, à trois kilomètres de la frontière nigériane, Bouba Sadjo, sans papiers d’identité, son pays le Cameroun ne le reconnaît pas. Il est exclu. Comme près de 100 000 personnes dans l’Extrême-Nord du Cameroun, selon les estimations du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), Bouba Sadjo risque de devenir apatride. Sans document pour prouver sa nationalité, il n’est reconnu par aucun État. À 52 ans, ce père de famille de six enfants a dû fuir son village attaqué par Boko Haram il y a quelques années. S’échapper, tout quitter, en laissant derrière lui sa maison et ses papiers. Pour Bouba Sadjo : « Quand les terroristes attaquent les villages, la première chose qu’ils font est de rassembler tous les papiers officiels et d’y mettre le feu ». Il est difficile pour Bouba,sa femme et ses six enfants de prouver qu’ils sont bien Camerounais.

Pour tenter de trancher, le gouvernement, appuyé par le HCR, organise des audiences foraines dans les villages pour identifier les personnes à risque d’apatridie et établir des jugements supplétifs tenant lieu d’acte de naissance. Un travail long et fastidieux, qui se transforme souvent en casse-tête administratif.

A la mairie de Mokolo, les registres d’état civil se remplissent de nouveaux inscrits issus du camp. A en croire des sources, c’est près d’un millier d’individus qui se sont vus établir des actes de naissance ces derniers mois.
L’atelier de renforcement des capacités des officiels camerounais en matière de réduction des risques de l’apatridie qui se tient du 16 au 17 mai 2018 vise à expliquer aux journalistes et Ongs le mandat du HCR en matière d’apatridie et de réduction des cas d’apatridie ;de Comprendre l’apatridie et ses conséquences ;d’informer les participants sur Les initiatives Régionales en matière d’éradication des risques d’apatridie ;d’identifier des catégories potentiellement à risque d’apatridie au Cameroun.

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Selon António Guterres, Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés : «L’apatridie est une grave violation des droits humains. Il serait profondément immoral de maintenir les souffrances qu’elle cause alors que des solutions sont nettement possibles. Le Plan d’action mondial énonce la stratégie permettant de faire cesser définitivement cette souffrance humaine dans dix ans».

ATELIER DE RENFORCEMENT DES CAPACITES DES OFFICIELS CAMEROUNAIS EN MATIERE DE REDUCTION DES RISQUES D’APATRIDIE
Yaoundé, 16 et 17 mai 2018 ; Djeuga Palace.
Jour
Heures
Thèmes
Facilitateurs

Jour 1
09h00-09h10
Mot d’ouverture de Mme l’Administratrice Principale de Protection
HCR
09h10 – 10h10
Introduction des participants et présentation du Programme de l’atelier

10h10 – 10h30
Pause – café

10h30 – 12h00
Introduction à la Protection Internationale

12h00-13h00
Le mandat du HCR en matière d’apatridie et de réduction des cas d’apatridie

13h00 -14h00
Pause – Déjeuner

14h00 – 15h00
Les sources de l’apatridie

15h00 – 16h00
Comprendre l’apatridie et ses conséquences

16h00 – 16h15
Pause-café

16h15 – 16h40
Les initiatives Régionales en matière d’éradication des risques d’apatridie

16h40 – 17h30
Cas pratiques







Jour 2



09h00 – 10h00
Les outils d’identification des cas à risque d’apatridie et les responsabilités des différents acteurs

10h00 -11h00
Identification des catégories potentiellement à risque d’apatridie au Cameroun

11h00 – 11h15
Pause-café

11h15 – 13h00
Travaux de groupe pour l’élaboration d’un draft de plan d’action national pour l’éradication des risques d’apatridie (liste des ONGs et organes de presse)

13h00 – 14h00
Pause – Déjeuner

14h00-16h00
Restitution des travaux de groupes et discussions

16h00-16h10
Evaluations des participants et considérations finales

17h00 – 17h10
Clôture des travaux par Mme l’Administratrice Principale de Protection