Actualités of Friday, 12 January 2018

Source: cameroon-info.net

Crise anglophone: voici la meilleure solution d'après Patrice Ngagang

Patrice Nganang Patrice Nganang

L’écrivain qui a récemment défrayé la chronique dit soutenir les anglophones dans leurs revendications. Car, dit-il, «chaque peuple opprimé a le droit divin de se défendre, et le choix des armes et des méthodes de sa défense lui revient».

Dans une interview accordée au journal Défis Actuels en kiosque ce vendredi 12 janvier 2018, Patrice Nganang tranche sur sa position dans la crise anglophone. «Les Anglophones ont le droit divin de se défendre, et plusieurs ont choisi la sécession. Moi en tant que citoyen, je suis à leur Gauche, cela je le leur ai toujours dit, c’est-à-dire que je suis plus radical qu’eux-mêmes, et donc, je suis pour la sécession», dit-il.

Arrêté au Cameroun le 6 décembre 2017 pour «outrage à corps constitué», puis relâché et expulsé vers les Etats-Unis le 27 décembre de la même année, Patrice Nganang est revenu sur les conditions de son arrestation et de son expulsion. Il qualifie son arrestation de «rocambolesque». «Mais au fond, quand j’y réfléchis, je me dis que c’est le testament de l’importance qui est donné aux écrivains dans mon pays. Car jamais un homme politique, un homme public, ou toute autre personne n’avait été traité comme ça. Mon arrestation a eu lieu déjà dans des conditions particulières».

«J’ai été cueilli à l’aéroport de Douala, en zone internationale, et mené seul dans un fourgon de la police à Yaoundé, avec cinq gardes du corps autour de moi. Ma libération alors était épique, orchestrée par le secrétaire d’Etat aux Affaires pénitentiaires, en lunettes noires, avec le régisseur de la prison et son adjoint, le directeur de la PJ et ses adjoints, au téléphone avec le ministre de la Justice et d’autres ministres, tout un parterre, un convoi quasiment présidentiel, avec des garde-du-corps en cagoule, pointant leur fusil sur la ville, et un motard au-devant. Je ne crois pas que quelqu’un a jamais été traité comme ça au Cameroun, et me demande encore pourquoi», raconte l’écrivain qui vit actuellement aux Etats-Unis.

A la question de savoir ce qu’il compte faire pour reconquérir sa nationalité camerounaise, Nganang répond: «Rien du tout, car je n’en ai pas été déchu, mon passeport a tout simplement été saisi, sans raison d’ailleurs, car il n’y avait aucune accusation nulle part contre moi pour immigration illégale. Celle qui avait été formulée en passant lors de mon arrestation a été vite abandonnée, et comme on sait, toutes les charges contre moi ont été abandonnées par le ministère public, entériné par le juge. Mais je ne ferai rien avec ce régime. Le prochain gouvernement me donnera mon passeport, car Biya va prendre la fuite très bientôt».