Le Consortium de la société civile anglophone appelle les enseignants, avocats et étudiants à entrer en grève dès ce lundi 09 janvier 2017, date de la rentrée scolaire du 2e trimestre.
Le gouvernement camerounais, par la voie de son Premier ministre, Philemon Yang, a invité jeudi dernier la communauté éducative des régions du Nord-Ouest et du Sud-ouest à cesser la grève pour reprendre les activités dans les établissements scolaires dès ce lundi 09 janvier 2017, date de la rentrée du 2e trimestre. Malheureusement, il n’est pas certain, selon des informations de dernière heure, que la demande du chef du gouvernement soit entendue.
En effet, le Consortium de la société civile du Cameroun anglophone (Crcsc), regroupant des associations d’enseignants et d’avocats, a commis un communiqué le 04 janvier 2017 appelant les enseignants, avocats, étudiants, chauffeurs de taxis, motocyclistes commerciaux, opérateurs d'affaires… à se mettre en grève ce lundi matin. « Personne ne doit trahir la cause du peuple! L'oppression, la marginalisation et la privation doivent cesser! Pas d'école, pas de marché, pas d'ouverture de locaux commerciaux lundi. Nous ne pouvons plus être dupés! Nous avons besoin d'actions, pas de promesses!
Pas de marche de rue! Aucune démonstration publique! Pas de confrontation avec la police », déclare Me Félix Agbor Nkongho-Balla, le président du Crcsc qui en veut au gouvernement. Par cette grève qui se veut pacifique, le Crcsc entend forcer le gouvernement camerounais à trouver des solutions pratiques à leurs revendications. Car, depuis que les avocats et les enseignants anglophones du Cameroun ont soulevé des questions cruciales concernant leur existence, le gouvernement n'a pris aucune mesure concrète pour résoudre le problème.
« Ils se sont plutôt déplacés, essayant de faire démarrer les écoles sans résoudre les problèmes auxquels nos enfants seront confrontés après l'école », souligne Félix Agbor Nkongho dans sa déclaration. Avant de durcir le ton : « Nous devons rester ensemble et continuer notre résistance pacifique jusqu'à ce que les demandes des avocats et des enseignants déposées concernant notre existence aient été satisfaites ».
Dans un communiqué du 05 janvier dernier, Philemon Yang réaffirmait la détermination des autorités à poursuivre avec le dialogue entamé en vue de l’amélioration du soussystème éducatif anglophone. Lequel a déjà permis l’adoption de quelques mesures en cours d’implémentation. Il s’agit notamment de «l’intégration des instituts contractuels remplissant les conditions d’ancienneté, le recensement des enseignants en vue de leur redéploiement dans le sous-système linguistique idoine, le recrutement de 1 000 jeunes destinés à enseigner dans les filières scientifiques et techniques, les textes devant permettre l’arrimage subséquent du sous-système éducatif anglophone aux spécificités définies dans la loi du 14 avril 1998», a énoncé le Premier ministre.
Les revendications des enseignants anglophones portent, entre autres, sur l’application du statut particulier des enseignants adopté depuis dix ans, la revalorisation des différentes primes, recherche, technicité et de souillure. Alors que tu côté des avocats, l’on manifestait contre l'inexistence d'une version anglaise des «actes uniformes» de l'Organisation pour l'harmonisation en Afrique du droit des affaires (OHADA), du code Cima (Conférence internationale des marchés d'assurance), de la réglementation de la Cemac et d'autres textes de loi, et le retrait des magistrats francophones dans les régions anglophones du pays.