Présenté depuis quelques jours sur les réseaux sociaux et répandu au sein de l’opinion, comme démissionnaire des rangs du Rassemblement démocratique du peuple camerounais, l’ancien Secrétaire d’Etat à la Défense chargé de la Gendarmerie nationale sort de sa réserve et réaffirme son attachement au « parti du flambeau ».
Crime d’homonymie ? On en est plein dans le mil ! Tout est parti d’une lettre de démission signée de Jean Marie Aléokol Mabièmé le 07 novembre et portée à la haute attention de Jean Nkuete, Secrétaire général du Comité central du Rdpc.
Militant de base de la section Haut-Nyong sud 2, dans la région de l’Est Cameroun, l’homme révèle dans sa correspondance certains dysfonctionnements au sein de cette formation politique. Pour justifier ce divorce, il note par exemple que les idéaux de ce parti, qui ont convaincu son militantisme de départ, présentent une autre philosophie.
« La face hideuse de cette section, se caractérise par le détournement des décisions de la base, ce qui fait penser que le rassemble- ment a cédé place à la division, que la ploutocratie se substitue à la démocratie, que le militant de base est devenu le dindon de la farce, symbole du divertisse- ment des membres des différentes com- missions en place lors des consultations au sein de ce parti ! », fait-il observer dans ce qui a tout l’air d’un brulot.
L’affaire est reprise par certains journaux qui commettent malheureusement un crime de lèse-majesté, confondant le mili- tant démissionnaire à Jean-Marie Aléokol, ancien ministre, Secrétaire d’Etat à la Défense en charge de la Gendarmerie.
Ce dernier qui jouit paisiblement de sa retraite à son domicile à Yaoundé, est interpellé par certains membres de sa famille et même des militants du Rdpc sur le pourquoi de cette prétendue démission.
Surtout de la part d’un cacique de son acabit. La presse continue de brandir cette décision de quitter le navire du parti au pouvoir comme la face visible d’un malaise qui couve. Là où le bât blesse, c’est que dans la foulée, 103 fidèles du Rdpc ont décidé de rendre leurs tabliers. Ils estiment que l’élection des responsables locaux du parti de cette circonscription politique du département du Haut-Nyong n’a pas été faite dans le respect des règles de l’art.
« Les dernières consultations électorales au sein du Rdpc pour le renou- vellement des bureaux des organes de base nous ont une fois de plus, laissé un sentiment de frustration et de mépris », écrivent-ils à Jean Nkuete.
Comme conséquences des pratiques mafieuses observées au sein du parti, « nous nous retrouvons avec des dirigeants, tant au sein de la commune qu’à la section, qui nous sont imposés par des méthodes qui ne reflètent pas le cinquième de notre volonté à la base » (Lire Le Messager du lundi 15 novembre 2021 Ndlr).
Militant de la première heure
Plus d’une semaine plus tard, le ministre qui paie visiblement le prix d’une grossière confusion, commet une mise au point pour rétablir la vérité. A le croire, ce sont des personnes mal intentionnées et en quête de sensationnel qui propagent cette fausse information.
Administrateur civil principal hors échelle retraité, l’homme y voit l’intention de nuire à sa réputation et à l’image de marque du régi- me du président national du Rdpc Paul Biya. L’ancien ministre en veut pour preuve la fameuse lettre de démission sur laquelle est adossée « l’information tendancieuse » focalisée sur sa personne.
Loin d’être un tract, fait-il observer, il s’agit bel et bien d’un « document authentique, signé de son auteur, à savoir, Monsieur Aleokol «Mabieme» Jean-Marie, professeur certifié d’éducation physique et sportive ». Très connu sur la scène sportive, ce dernier est par ailleurs président de la Fédération camerounaise des sports pour déficients intellectuels (Fecasdi).
C’est pourquoi, écrit l’ancien membre du gouvernement, « afin de lever tout équivoque susceptible de naitre de cette confusion entretenue à dessein à partir d’une simple homonymie, il m’a semblé de bon ton de faire, à l’intention de l’opinion publique nationale et internationale, la présente mise au point ».
Et l’homme de conclure, en rappelant qu’il est non seule- ment militant de première heure, mais aussi qu’il a adhéré au Rdpc « par conviction et par un indéfectible attachement à ses idéaux ainsi qu’à celui qui les incarne, Son excellence Paul Biya ».
Et d’ajouter qu’il est un témoin privilégié de la naissance du parti à Bamenda en 1985, officiant à l’époque comme membre du Secrétariat permanent du Congrès.
« C’est pourquoi, afin que nul n’en ignore, je réaffirme solennellement que, je suis, je demeure et je resterai un militant engagé du rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) », argue-t-il. Voilà qui est clair !