Les mascarades, les dérives, le vandalisme sur les urnes, la séquestration, les violences sur des présidents de vote et les militants, si Sangmelima s’est une fois de plus distinguée par un remake qui rappelle les joutes vécues lors de l’élection de son exécutif communal, il reste que dans la ville natale du président de la République Paul Biya, il faut quelqu’un pour payer la facture des déchirures et la guerre des clans qui n’ont pas fait dans la retenue en matière de déstabilisation.
Les fractures et les bagarres rangées entre les enfants du Dja et Lobo se sont aggravées, accentuées alors que ce samedi 25 septembre là, le président Paul Biya avait décidé de replier dans son village natal à Mvomeka’a. C’est dire qu’il a été au fait de l’ampleur de la situation.
Jusqu’à très tard au matin d’après élection, alors que les urnes sont escortées sous hautes surveillances jusqu’à la maison du parti, la ville vibre sous une paix de façade et de cimetière. Sans surprise, le candidat du changement a écouté religieusement la population et a rem- porté une victoire. De bons résultats dès la première tentative. L’élection de Jean Sylvain Mvondo, est le fruit d’une
longue bataille féroce, qui a fini par démontrer qu’on peut faire la politique sans injure, sans des coups bas et sans être dans l’illégalité. À première vue, on peut penser au triomphe de la démocratie.
De nombreux indisciplinés ont envahi le temple et plongé la section dans la tourmente. Comme si l’ambiance délétère, électrique, viciée ne suffisait pas, le sénateur Samuel Obama Assam présidente de la Commission départementale du Dja et Lobo a rajouté de l’huile sur le feu.
Réputé pour être le fief et “bastion imprenable” du Rdpc, il est difficile d’expliquer la tourmente et la grande ébullition volcanique en interne alors qu’il s’agit d’une simple opération électorale de renouvellement des bureaux des organes de base du Rdpc.
Quoique très souvent aveugle et sourd aux micmacs de ses frères et sœurs, Paul Biya est conscient qu’il y a lieu de tirer les leçons et les responsabilités de ceux qui ont présenté à la face du monde la tenue des élections sous de hautes tensions et une surveillance sécuritaire marquées par l’entête- ment, le flagrant délit de violation des directives et le passage en force du sénateur Samuel Obama Assam.
Le grand soir de l’après 30 septembre
Pour avoir servi de mauvais exemple, présenté aux yeux du monde, dans toutes ses laideurs, la jungle dans laquelle pourrait plonger le Dja et Lobo, l’opération de renouvellement des bureaux des organes de base du parti laisse perplexe à Sangmelima. On évoque plusieurs hypothèses. Est-ce la convocation soupçonnée d’un congrès du parti à l’issue de ces opérations qui fait monter la fébrilité, l’agitation, les manipulations , les tripatouillages et autres pratiques pourtant proscrites par la hiérarchie du parti?
Parlant de l’obstination effrénée du sénateur Samuel Obama Assam à disqualifier certains membres de la même famille les éloigner de la scène politique, doit-on penser que leur présence sur le terrain politique fait ombrage et dilue leur visibilité.
Est-ce une stratégie efficace de sélection des membres qu’on exclut par tous les moyens, pour espérer faciliter l’entrée des protégés au comité central et au bureau politique? Qu’est ce qui justifier l’adversité calculée à faire du renouvelle- ment, une question de vie ou de mort?
Les manipulations, les autres manœuvres dolosives et sordides mises en place par les mandataires du Rdpc inquiètent. Les petits egos, les ambitions, les jalousies, les haines et les incompréhensions ne doivent pas l’emporter sur la ferveur militante et l’intérêt supérieur du parti.
Si le Rdpc veut demeurer une formation politique de rassemblement, il faut identifier et neutraliser ceux qui veulent le confisquer pour leurs ambitions légitimes et illégitimes. Les militants ne sont pas obligés de s’aimer les uns les autres, mais ils ont l’obligation de servir objectivement, honnêtement et fidèlement le parti et la République. Ce qui appelle à choisir les meilleurs d’entre tous. Les meilleurs, les populations à la base, les connaissent.