Au Cameroun, une crise politique interne a éclaté au grand jour, mettant en lumière des désaccords profonds entre les hauts responsables militaires du pays. Le Ministre de la Défense, Joseph Beti Assomo, s'est récemment rendu en Turquie pour négocier l'acquisition de blindés BMC de type Kirpi, des véhicules de transport de troupes. Cependant, ces négociations ont pris une tournure inattendue lorsque le Chef d'État-Major des Armées, René Claude Meka, a rejeté catégoriquement ces véhicules, selon les informations du lanceur d'alertes Boris Bertolt..

Les tensions ont émergé lorsque Beti Assomo, porteur du dossier, a effectué une visite en Turquie en juin 2022 pour discuter avec son homologue turc de la Défense, Hulusi Akar. Au cours de cette visite, des négociations ont été entamées avec la société turque BMC, qui s'est engagée à fournir un lot de véhicules Kirpi avec une disponibilité immédiate. Cependant, ces accords ont été remis en question par le Chef d'État-Major des Armées, qui a publiquement déclaré son opposition à l'achat de ces véhicules.

La présidence de la République, en réaction, a jugé les véhicules de mauvaise qualité, provoquant l'indignation de Beti Assomo, qui croyait avoir réalisé une bonne affaire pour l'armée camerounaise. Cette controverse soulève des questions cruciales sur la coordination et la cohésion au sein des forces armées du pays, en pleine période de transition politique et de préparation à la succession du président Paul Biya.

Cette situation délicate met en évidence les défis auxquels est confronté le Cameroun dans un contexte politique et sécuritaire complexe. Les divergences au sein des instances militaires pourraient avoir des répercussions importantes sur la stabilité du pays et suscitent des préoccupations quant à la capacité du gouvernement à gérer les enjeux de sécurité nationale de manière efficace dans les mois à venir. La situation demeure tendue et nécessite une résolution rapide pour préserver l'intégrité et la cohésion des forces armées camerounaises.