La qualité du service internet au Cameroun est au cœur d'une polémique qui oppose les principaux opérateurs de télécommunications du pays. Selon un article publié par Jeune Afrique le 26 septembre 2024, Orange, MTN et Camtel se livrent à une guerre ouverte, chacun rejetant la responsabilité des fréquentes interruptions du service internet sur les autres.Jeune Afrique a consacré un dossier sur le sujet.
Au centre de cette controverse se trouve Camtel (Cameroon Telecommunications), l'opérateur public qui détient le monopole de la gestion des infrastructures de télécommunications dans le pays. Orange et MTN, filiales respectives des géants français et sud-africain des télécoms, accusent Camtel de mal gérer le réseau de fibre optique, entraînant de nombreuses coupures qui privent régulièrement leurs clients d'accès à Internet et aux services mobiles.
Orange a récemment signalé une "perturbation importante des appels et une instabilité du service internet" due à des interruptions sur les backbones de fibre optique de Douala et Yaoundé. De son côté, MTN Cameroun a dénoncé une "dégradation désastreuse" de la qualité de la fibre optique fournie par Camtel, avec "une augmentation de 40% des coupures en un an".
Camtel, pour sa part, reconnaît une responsabilité "proportionnelle" dans cette situation critique, mais pointe du doigt le vandalisme sur son réseau et des incidents liés aux travaux publics. L'opérateur public reproche également à Orange et MTN leur gestion, le nombre élevé de leurs abonnés et "l'insuffisance des actions entreprises pour fluidifier leur trafic".
Face à cette situation, l'Agence nationale de régulation des télécommunications (ART) a lancé un "audit opérationnel" du réseau national de fibre optique. Les premières conclusions de cet audit révèlent que le vieillissement des infrastructures et les coupures fréquentes d'alimentation électrique sont les principales causes de la crise.
Cette crise des télécommunications au Cameroun soulève des questions cruciales sur la gestion des infrastructures numériques dans le pays et son impact sur le développement économique et social. Alors que le débat se poursuit, les utilisateurs camerounais restent les principales victimes de ces dysfonctionnements récurrents.