Selon des révélations exclusives de Jeune Afrique, le règne du jeune sultan des Bamouns, Nabil Njoya, traverse une zone de turbulences, trois ans seulement après son accession au trône. Un incident violent survenu le 14 décembre dernier au palais royal de Foumban cristallise les tensions.

D'après l'enquête du magazine panafricain, les gardes du palais ont brutalement agressé plusieurs membres de la famille royale, dont Rabiatou Mamboune Mbombo Njoya, cohéritière et conseillère du sultan, ainsi que sa mère, l'une des neuf épouses du défunt roi Ibrahim Mbombo Njoya.

Jeune Afrique révèle que cet incident s'inscrit dans une série de controverses qui secouent la cour depuis plusieurs mois. Le jeune monarque, couronné à 28 ans, avait pourtant bénéficié d'un fort capital sympathie à ses débuts.
Cependant, certaines de ses décisions ont progressivement créé des divisions, notamment la nomination de son grand-père maternel comme "Mamba Mfon" et le retrait de la direction du musée du palais à son demi-frère Arouna Mbombo Njoya.
La tension la plus vive, souligne le magazine, concerne le conflit avec Rabiatou Mamboune Mbombo Njoya, exacerbé par son rapprochement avec Nji Komidor Njimoluh Hamidou, ambassadeur du Cameroun en Algérie, en rupture avec le sultan.

Ce n'est pas la première fois que la garde rapprochée du sultan fait parler d'elle. Jeune Afrique rappelle l'incident d'août dernier, où ces mêmes gardes avaient publiquement humilié le chef de la communauté Tikar, sans que le sultan n'intervienne.

Les victimes des violences du 14 décembre, qui ont dû être hospitalisées à Bafoussam, ont annoncé leur intention de porter plainte non seulement contre les gardes, mais aussi contre le sultan lui-même. Cette crise interne, révélée par Jeune Afrique, intervient paradoxalement peu après le succès du festival Nguon, récemment inscrit au patrimoine immatériel de l'UNESCO.