Depuis quelques jours, les Camerounais vivant en Guinée Équatoriale traversent une situation délicate avec des renvoie dans des circonstances assez insoutenables. Manifestement, leur droit les plus élémentaires ne sont même pas respecté. Les autorités camerounaises ne semblent pas prendre la mesure de la situation. Le MRC interpelle une fois de plus.
Dénonciation du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) suite aux actes de violence, de xénophobie et d’expulsions irrégulières de plusieurs Camerounais en Guinée Équatoriale
Le 20 Octobre 2022, la Guinée Equatoriale pays membre de la CEMAC a selon ses autorité, entrepris des opérations d’expulsion des étrangers en situation irrégulière.
Si dans son principe une telle décision qui relève du pouvoir souverain de l’Etat Equato-Guinéen ne pose aucun problème, en ce que chaque pays a le droit de déterminer les conditions de séjour sur son territoire, il n’en reste pas moins vrai que la mise en application de cette mesure a conduit à des dérives et notamment des exactions, actes de xénophobie, de torture, de rétention de biens aux dépends de nombreux étrangers et donc plusieurs camerounais.
En effet, les témoignages de certains de nos compatriotes rapatriés, ainsi que les images mises sur la place publique confirment que de nombreux camerounais porteurs de papiers en règle ont néanmoins été expulsés, que d’aucuns ont été retenus comme du bétail, torturés, blessés et leurs biens confisqués par les forces de sécurité Equato-Guinéennes.
Alors qu’en pareille circonstance nos compatriotes auraient dû bénéficier de la sollicitude et de l’assistance du corps diplomatique camerounais présent en Guinée Equatoriale, nous avons plutôt été surpris entre autres des propos de l’Ambassadeur du Cameroun, qui a alors affirmé que plusieurs camerounais vivant en Guinée Equatoriale sont soit « sans papiers » ou « ont de faux papiers ».
Ces propos inconséquents et inappropriés ont sans doute renforcé et encouragé les actes d’expulsion à caractère xénophobique aux dépends de nos compatriotes.
Par ailleurs, dans un communiqué du 28 Octobre 2022, le Consul du Cameroun à BATA affirmait que le chef de l’Etat du Cameroun avait ordonné le déblocage d’une enveloppe financière visant à faciliter le rapatriement volontaire des camerounais, sans toutefois se prononcer sur les dispositions prises par le Gouvernement camerounais en réponse à l’hostilité permanente de la Guinée Equatoriale envers nos compatriotes.
Le MRC, en même temps qu’il apporte son soutien à nos compatriotes victimes de ces injustices, exprime ses vives préoccupations face à cette situation, et rappelle que la Guinée Equatoriale étant signataire de l’Acte additionnel Nº08/CEMAC-CEE du 29 Juin 2005 relative à la libre circulation des personnes et des biens dans l’ensemble de la CEMAC, ne devrait plus soumettre les ressortissants de certains pays de la sous région Afrique Centrale à pareil traitement discriminatoire, inhumain, dégradant et hostile.
Le MRC rappelle également aux autorités Equato-Guinéennes que quand bien même il y aurait lieu à expulsion, celle-ci doit se dérouler dans le respect scrupuleux des Droits de l’Homme, tels que prévus par le Droit International.
Enfin, le MRC dénonce l’attitude indolente des autorités camerounaises qui jusqu’ici n’ont jamais officiellement protesté contre les mauvais traitements et autres formes d’injustices régulièrement infligés à nos compatriotes vivant en Guinée Equatoriale, alors qu’il est de leur devoir de veiller sur le respect des droits des camerounais où qu’ils se trouvent et quel que soit le cas.
Fait à Yaoundé le 28 Octobre 2022
Le Secrétaire National Délégué chargé des
Droits de l’Homme et de la Gouvernance.
Maître Désiré SIKATI(Avocat)