Le président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun a réagi aux dernières attaques dans le Noso et l’Extrême-nord. Il pointe du doigt l’indifférence des populations et la gouvernance du régime.
Dans sa dernière sortie, Maurice Kamto égrène pour s’en offusquer, les dernières attaques enregistrées par le Cameroun en moins d’un mois. «Mercredi 6 janvier 2021, le convoi du préfet de la Momo, de retour de l’installation du Sous-préfet d’Andek est attaqué. Bilan officiel : 4 éléments des forces de défense et de sécurité sont tués ainsi que la Déléguée départementale de la Communication du même département. Vendredi 8 janvier 2021, une attaque de Boko Haram au village de Mozogo dans la région de l’Extrême-nord fait 14 morts. Samedi 9 janvier 2021 une attaque à Matazena dans la région du Nord-ouest fait 5 morts dont 2 gendarmes, 1 policier, 2 civils. Dimanche, 10 janvier 2021, massacre à Mautu près de Muyuka dans le Sud-Ouest. Pour ce dernier cas, des sources concordantes font état de 10 morts dont des femmes et des enfants», indique-t-il.
Selon l’homme politique, la détérioration de la situation a deux origines : le régime et le peuple. Ainsi, selon lui, « Si les massacres perpétrés dans la région de l’Extrême-Nord du pays, sont le fait de barbares illuminés, aveuglés par des croyances obscurantistes qui exploitent et manipulent la détresse des populations tenaillées par la misère, la poursuite des tueries dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest sont le résultat de notre indifférence et de notre incapacité à l’indignation collective, de l’arrogance et du mépris du pouvoir en place, du désespoir et des dérives meurtrières des groupes armés de tous acabits ».
Cette référence à l’indifférence des populations s’accompagne d’un chapelet d’interpellations sur l’inertie des populations et du régime. « Combien de morts faut-il de plus pour que nous prenions conscience de l’ampleur du désastre dans lequel nous laissons sombrer ce pays qui nous est cher? Quel peut bien être le gain de tous ces sacrifices humains ? Pensons-nous un instant à ce qu’endurent nos compatriotes qui vivent comme des réfugiés dans leur propre pays après avoir tout perdu ? »
Soutien populaire
Alors que le président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun pointe un doigt accusateur sur l’absence d’indignation collective, l’on se rappelle qu’il a à plusieurs reprises demandé au peuple Camerounais de se rallier à sa cause ces dernières années.
Le 24 aout 2020 par exemple, il demandait aux Camerounais de se mobiliser contre Paul Biya : « Le devoir patriotique nous appelle. Nul ne devra manquer à cet appel. Nous devons faire preuve de détermination et de courage. Tout comme nous devons faire preuve de discipline ; de responsabilité et de solidarité dans cette dernière phase du combat pour la démocratie, le respect de la dignité humaine et le progrès partagé…Camerounais de l’intérieur et de la Diaspora tenez-vous prêts ! Nous ne devons plus accepter d’être l’objet de moquerie des autres Africains ! Si l’heure est arrivée, alors elle est arrivée ! Je ne vous trahirai pas ! »
Un appel à la mobilisation qui s’est voulu continuel depuis l’élection d’octobre 2018. Pourtant, sur le terrain les réponses à ces appels semblent timides. Pour preuves, les déploiements observés au cours des « marches pacifiques». Un fait qui agace manifestement l’homme politique, face à la montée de la crise sécuritaire.