Actualités Régionales of Saturday, 8 September 2018

Source: camer.be

Crise sociale: les jeunes de Kribi désavouent les chefs traditionnels

Ils accusent les chefs de la bande côtière de conspiration et d’incompétence Ils accusent les chefs de la bande côtière de conspiration et d’incompétence

Les jeunes de la bande côtière se désolidarisent des actions menées par les chefs traditionnels et les élites locales pour leurs comptes. L’annonce a été faite hier mercredi 5 septembre par les jeunes de la bande côtière Kribi- Campo regroupés au sein du « Collectif des jeunes de la bande côtière Kribi-Campo ». C’est un restaurant des chutes de la Lobé qui a servi de cadre au point de presse que donnait cette association de jeunes.

« Suite aux déclarations et autres sorties qu’il y a eu dans la ville au sujet de la grève des populations de la bande côtière Kribi-Campo, il s’agissait pour nous de clarifier la position des jeunes sur le sujet », annonçait d’entrée Georges Mabélé, le leader de ce mouvement. Devant les hommes de média, les responsables de ce mouvement ont donné les motivations des jeunes quant à la création de ce Collectif. « Nous sommes venus présenter le collectif des jeunes de la bande côtière Kribi-Campo qui a été mis sur pied afin de proposer une plateforme représentative des questions de la jeunesse aux autorités…Nous sommes dans la continuité. Depuis longtemps les choses se sont discutés par les chefs traditionnels, les autorités administratives et les entreprises sur les questions d’emploi des jeunes sans que nous ne soyons jamais impliqués », explique Georges Mabélé.

Au bout du compte, on comprend aisément que leurs griefs vont à l’encontre d’une certaine élite et surtout des chefs traditionnels de la localité qui n’inspirent plus confiance à la jeunesse. « Les chefs traditionnels se sont désolidarisés de la jeunesse. Ils sont sensés être notre porte-étendard et pourtant ils n’assument pas. C’est pour cela que nous avons décidé de prendre notre destin en main pour que les choses changent. Si les chefs n’ont pas pu nous représenter, je crois qu’il est tout à fait légitime que nous agissons», lance Engandani Keller Julienne, membre du collectif.

Actions ineptes des gardiens de la tradition

Pour ces jeunes de Kribi, l’emploi et l’intérêt des jeunes de la localité sont leurs principales revendications. « Nous ne voulons pas de profit. Notre satisfaction est de voir le collectif devenir l’intermédiaire entre les jeunes et les entreprises. Les jeunes doivent être représentés sur la table de discussions. Nous allons recenser toutes les doléances des jeunes dans tous les villages et commencer un plaidoyer. Les chefs traditionnels récoltaient les dossiers des populations cinq à six fois par an, mais pour quels résultats ? Aucun jeune n’a jamais été engagé grâce à leur action », explique Mbwendje Divae François, un membre très actif du collectif.

A la fin, une déclaration a été faite pour éclairer l’opinion. « Nous ne souhaitons plus d’intermédiaire entre l’administration, les acteurs de développement et nous. Avec ces derniers, nous aimerions être associés aux négociations sur les questions de l’emploi et de formations, et toute autre chose en rapport avec la jeunesse », mentionne le communiqué des jeunes qui réclament les droits inaliénables, fondamentaux pour la suivie selon la Déclaration universelle des droits de l’Homme : le droit au travail et à la formation.