La culture du secret entourant les voyages du président Paul Biya s'est renforcée en raison des multiples raids menés par les activistes camerounais. Ces actions, considérées comme irrespectueuses par les partisans du président, sont saluées par les défenseurs des droits de l'homme et les activistes, car elles mettent en lumière les abus et l'impunité au Cameroun.

La Brigade anti-sardinards (BAS) utilise ces actions pour attirer l'attention de la communauté internationale sur la guerre civile qui sévit dans les régions anglophones du Cameroun depuis 2016, dans le but d'encourager des mesures concrètes pour mettre fin aux violations des droits de l'homme et promouvoir un dialogue inclusif.

En conséquence, la gestion des déplacements du chef de l'État par le cabinet civil est entourée d'un secret absolu. Même dans l'entourage de Paul Biya, personne ne sait à l'avance ni l'heure ni le jour de ses déplacements. Parfois, alors que l'avion est déjà affrété à l'aéroport, le président modifie son emploi du temps et improvise une balade en jogging près du lac Léman, ce qui brouille toutes les pistes.

Un autre impératif qui pousse les services présidentiels au silence est de ne jamais communiquer sur la santé du chef de l'État. À Genève, Paul Biya a fréquenté plusieurs établissements de santé VIP, notamment la clinique de Genolier, réputée être très exclusive et secrète.

Malgré nos tentatives de contact, le cabinet civil du président, conformément à sa politique habituelle, a refusé de répondre à nos questions.