Actualités of Wednesday, 5 March 2025

Source: www.camerounweb.com

Décès de Paul Biya et vacances du pouvoir: ces cas à l'étude

Paul Biya Paul Biya

À l'approche de l'élection présidentielle de 2025, le Cameroun est plongé dans une atmosphère politique complexe et incertaine, dominée par la perspective d'une possible nouvelle candidature du président Paul Biya, qui dirige le pays depuis 1982. Le contexte électoral est marqué par l'émergence de nouvelles figures politiques et des questionnements profonds sur la succession présidentielle.

Le président Paul Biya, qui n'a pas encore officiellement déclaré sa candidature, continue de recevoir des appels de soutien de diverses régions du pays. Ces appels, qui se sont multipliés depuis 2021, témoignent d'un mouvement politique cherchant à le maintenir au pouvoir malgré son âge avancé. Parallèlement, de nouvelles personnalités politiques comme Maurice Kamto, Cabral Libii, Emmanuel Franck Biya, Samuel Eto'o et Éric Essono Tsimi commencent à se positionner sur l'échiquier politique national.

La constitution camerounaise offre un cadre juridique précis pour le processus électoral et les transitions de pouvoir. Selon les articles 6 et 7, le président est élu au suffrage universel direct pour un mandat de sept ans, renouvelable. Les candidats doivent être des citoyens camerounais d'origine, âgés d'au moins 35 ans, et jouir de leurs droits civiques et politiques. L'élection doit se tenir entre vingt et cinquante jours avant l'expiration du mandat présidentiel en cours.

Les dispositions constitutionnelles prévoient également des mécanismes détaillés en cas de vacance du pouvoir. En cas de décès, de démission ou d'empêchement définitif constaté par le Conseil constitutionnel, le président du Sénat assure l'intérim. Cette transition est strictement encadrée : l'intérimaire ne peut ni modifier la Constitution, ni changer la composition du gouvernement, ni recourir au référendum, et ne peut se porter candidat à l'élection présidentielle qui suivra.

La candidature de Maurice Kamto soulève des interrogations juridiques intéressantes, notamment au regard de l'article 121 du Code électoral. Sa plateforme, l'Alliance politique pour le changement, pourrait juridiquement l'investir, s'appuyant sur la présence d'élus du Mouvement pour la renaissance du Cameroun et de personnalités comme Jean Michel Nintcheu, ancien député rallié.

Les questions de santé du président Biya alimentent les débats politiques. Ses absences répétées et les critiques de certains opposants, comme Christian Ntimbane, sur son état de santé, ajoutent une dimension supplémentaire à l'incertitude électorale. Le report possible des élections législatives et locales, initialement prévues en février 2025, complique davantage le paysage politique.

Les jeunes candidats émergents représentent un nouvel espoir pour une partie de la population camerounaise aspirant au changement. Éric Essono Tsimi, par exemple, a lancé sa campagne "civile et citoyenne" avec des déplacements à Douala, Bertoua, Maroua et Ebolowa, marquant une volonté de renouveau politique.

L'élection présidentielle de 2025 s'annonce donc comme un moment crucial pour la démocratie camerounaise, où les traditions politiques historiques coexistent avec des aspirations de transformation, le tout dans un cadre constitutionnel précis et rigoureux qui garantit la stabilité institutionnelle du pays.