A ce jour, le processus est loin d’être achevé. Certains magistrats municipaux commencent même à exprimer leur scepticisme. «Le transfert des compétences et des ressources aux collectivités territoriales décentralisées, c’est pour 10 ans. Pas pour demain. Les gens font tout leur possible pour torpiller les textes. Cela a encore été le cas récemment avec le transfert des marchés des communautés urbaines aux mairies… d’abord, on a dit que les mairies devaient s’occuper des marchés. Par la suite, on a torpillé les décisions au point où cela est revenu aux délégués. On n’a pas les mains libres. On souffre énormément», dénonce un Maire sous couvert d’anonymat dans les colonnes de La Nouvelle Expression (LNE) en kiosque le 16 septembre 2016.
Cette date correspond à la fin du délai donné par Philemon Yang. Le Premier Ministre, avait, le 29 juin dernier, donné aux départements ministériels jusqu’au 16 septembre pour boucler le processus de transferts aux communes des compétences liées à la décentralisation. C’était au cours de la réunion du Conseil National de la Décentralisation (CND) dont il est le patron.
L’instruction du PM partait de l’observation selon laquelle plusieurs ministères traînaient la patte par rapport au processus susmentionné. LNE précise que cette «sortie qui fait suite à une étude commanditée par le Secrétariat permanent du CND. Et qui révèle que l’on reste en deçà des prescriptions du PM qui avait souhaité que 100% des transferts des compétences soient effectués à la fin de l’année 2015. L’étude note que l’on se situe pour l’heure à un taux de 92% ; au sujet des ressources, le relèvement substantiel des moyens financiers alloués aux collectivités territoriales décentralisées avec des effets de la fiscalité locale représentant 70% de l’ensemble des ressources financières des communes. Pour leur part, les différentes ressources allouées par l’État aux communes se situent à 4% de l’enveloppe globale du budget de l’État, dans un contexte où les communes ne cessent de réclamer près de 10% de cette enveloppe, apprend-on. Autant de motifs pour lesquels Philémon Yang prescrit une accélération des opérations de transfert des compétences et des ressources aux collectivités territoriales décentralisées».