Dans un dossier publié ce mercredi 4 décembre 2024, Jeune Afrique lève le voile sur une décision gouvernementale potentiellement explosive : le Cameroun s'apprête à réduire drastiquement ses subventions aux carburants, suivant à la lettre les recommandations du Fonds Monétaire International (FMI).
Selon les informations obtenues par nos confrères de Jeune Afrique, l'État camerounais prévoit une coupe sans précédent de 93,65% dans l'enveloppe des subventions aux hydrocarbures. Les aides publiques, qui s'élevaient à 263 milliards de F CFA en 2024, chuteront à seulement 15 milliards de F CFA en 2025, une décision qui pourrait avoir des répercussions majeures sur le pouvoir d'achat des Camerounais.

Ce qui rend cette décision particulièrement audacieuse, c'est son calendrier. Alors que le pays se prépare à une échéance présidentielle cruciale en 2025, le gouvernement de Paul Biya semble prêt à défier le mécontentement populaire. Jeune Afrique souligne que cette stratégie intervient dans un contexte de pression intense du FMI, qui considère les subventions aux carburants comme un "fardeau" pour le budget national.

L'analyse du média met en évidence le paradoxe : au moment où l'on pourrait s'attendre à des mesures populistes en vue des élections, le gouvernement choisit au contraire une voie de rigueur économique. Cette décision traduit une volonté affirmée de réformer en profondeur le système économique camerounais, quitte à prendre le risque de mécontenter une partie de la population.
Cette stratégie s'inscrit dans une logique de transformation structurelle de l'économie camerounaise, suivant les recommandations du FMI. L'objectif est claire : assainir les finances publiques, stimuler le secteur privé et attirer les investissements internationaux.


L'article met en lumière le pari risqué du gouvernement : réformer en profondeur sans craindre une potentielle grogne sociale. La suppression progressive des subventions aux carburants représente un test crucial pour la stabilité politique et économique du Cameroun.

Les experts interrogés par Jeune Afrique soulignent que cette décision pourrait avoir des conséquences immédiates sur le coût de la vie, notamment pour les classes moyennes et populaires. Le prix des transports, des biens de consommation et des services pourrait augmenter sensiblement, créant un contexte social potentiellement explosif.

Paradoxalement, cette réforme intervient à un moment où le Cameroun cherche à consolider sa position de première économie de la zone CEMAC. Le gouvernement semble parier sur le fait que les bénéfices économiques à long terme compenseront les difficultés immédiates.