Ils attendent le décret d'application de cette mesure qui pourrait sonner la fin du volontariat auquel ils sont condamnés depuis belle lurette. Le système camerounais est d'une complexité déconcertante.
Trop de lenteur dans le mécanisme de prise de décisions, partant du sommet de l'Etat. La réalité en fait c'est qu'ici, il y a des décrets qui prennent non seulement du temps pour être signés par l'exécutif camerounais, mais qui parfois, restent dans les tiroirs après leurs signatures, faute des décrets d'applications devant accompagner nécessairement ces derniers.
La formule magique brandit le plus souvent par les ponte du régime d'Etoudi pour justifier cette lenteur, cette inertie qui plombe le fonctionnement du pays, c'est qu'il s'agit " du temps du président ".
Une façon de dire que les citoyens ordinaires ont leur temps, et le président a le sien. Dans le registre des dossiers boqués dans les tiroirs de la présidence de la République jusqu'à présent, et en attente du décret d'application, celui des élus locaux.
On se souvient que le 16 Septembre 2015, le chef de l'Etat, Paul Biya, avait signé un décret instituant la rémunération pour les magistrats municipaux et leurs adjoints.
Le texte du Président de la République établissait alors les montants respectifs de 400 000 FCFA pour les Délégués du Gouvernement, 250 000 FCFA pour les Maires et 150 000 FCFA pour leurs adjoints.
À cause de nombreux blocages, les Délégués du Gouvernement, les Maires et leurs adjoints attendent toujours de percevoir leurs salaires.
Ce même décret présidentiel dans son article 5, alinéa 1, indiquerait que la rémunération des magistrats municipaux est supportée par la Dotation Générale de la Décentralisation inscrite au budget de l'État.
Cette Dotation est passée de 5 milliards de FCFA en 2015 à 10 milliards FCFA en 2016. "L'alinéa 2 mentionne pour sa part qu'un arrêté conjoint du Ministre chargé des collectivités territoriales décentralisées et du Ministre chargé des Finances en précise les modalités de liquidation, d'ordonnancement et de paiement".
Un an plus tard, l'application de ce texte n'est pas effective. Les Maires ne sont pas toujours rémunérés. Ce qui ne va pas sans laisser les courroux dans certaines municipalités, à cause de la mauvaise gestion du personnel qui pousse ces derniers de temps à autres à la révolte.
Dans certaines municipalités apprend-on, il est parfois difficile pour les exécutifs municipaux de carburer ne serait ce que les véhicules de services. Pourtant, en même temps, il faut satisfaire la population.
Le cas des municipalités de l'arrière-pays par exemple qui peinent à trouver les repères. C'est la preuve que dans certaines localités, le titre de maire reste jusque-là honorifique. Seul l'avènement de ces salaires pourrait soulager un peu ces élus locaux.
Des sources concordantes font état de ce que le blocage du processus du paiement des salaires des maires serait l'absence de certains papiers que certains maires peinent à soumettre à la hiérarchie des communes qu'est le ministère de l'administration territoriale et de la décentralisation.
On parle alors du certificat de non-cumul de poste imposé aux maires. Cette mesure faut-il le rappeler ne concerne pas tout le monde.
Elle vise uniquement à éviter les doubles salaires pour ceux des maires ayant déjà le matricule de la fonction publique.
Donc en réalité, cette raison ne tient pas véritablement, puisque très peu des maires sont des fonctionnaires de l'Etat. On ne perd rien à attendre de voir ce que réserve l'avenir à ce sujet.