Actualités of Monday, 20 July 2015

Source: Cameroon Tribune

Dédicace: Hugues François Onana parle gouvernance

Le journaliste a présenté son ouvrage au public vendredi 17 juillet dernier à Yaoundé.

Il a tenu à le faire, il l’a fait. Hugues François Onana n’a pas voulu reporter la présentation de son livre, prévue vendredi dernier, avant que la journée ne soit déclarée fériée. « Puisque tout journaliste sait qu’un rendez-vous avec le public doit être respecté ».

C’est ainsi que l’amphithéâtre de l’Ecole nationale d’administration et de magistrature a accueilli la dédicace du livre « Pratique de la gouvernance au Cameroun. Entre désétatisation et démocratisation », devant un public intéressé par les paradigmes qui orientent les processus de gestion du pays depuis la fin des années 1980.

Dans cet essai, fruit de sa thèse de doctorat Ph D en sociologie politique, Hugues François Onana postule que l’émergence que vise le Cameroun ne peut être atteinte que si « le concept de gouvernance est domestiqué ». Il est parti d’une lecture critique du fonctionnement et de l’évolution des systèmes de gouvernance du pays. De l’ouverture démocratique du début des années 1990 à la libéralisation de divers pans de l’économie nationale.

L’auteur en conclut que la libéralisation enclenchée dans l’euphorie de la généralisation de l’économie de marché et du triomphe du modèle néolibéral, « s’est transformée en une entreprise de privatisation de la souveraineté du Cameroun ; apparemment, contre le gré du président Paul Biya dont le nationalisme ne saurait être objectivement contesté ».

Au plan politique, le sociologue observe que « si les élections organisées depuis 1992, y compris la présidentielle de 2011 revêtent incontestablement un caractère pluraliste, leur organisation pratique est loin de garantir toutes les conditions de transparence et d’équité requises par les théoriciens de la démocratie et conformes aux standards internationaux ».

Au final, pour que l’ambition d’émergence s’inscrive dans la durée, il faudrait que la transparence, la responsabilisation, l’Accountability (l’obligation de rendre compte), la primauté du droit et de l’équité, soient partagées par tous les segments de la société camerounaise. Ainsi, d’aucun cesseront de clamer que le processus de bonne gouvernance engagé depuis quelques années n’était que le résultat des dynamiques du « dehors ».