Une partie des riverains ayant élu domicile aux alentours de la Société camerounaise des dépôts pétroliers dénonce la mauvaise procédure de recensement, le non-paiement comme il se doit du mètre carré des terres, le détournement de 3 milliards de FCFA destinés à dédommager les populations..
Les casses sont déjà effectives au lieu-dit « trois morts ». Le recensement et le dédommagement ont eu lieu. Seulement, des plaintes fusent au sujet du départ précipité des populations.
« Nous avions jusqu’en décembre prochain pour partir. Par voie d’un huissier de justice au parquet de Ndokoti, et au nom de la préfecture, la Scdp a demandé aux habitants de vite quitter les lieux. Comme si elle était pressée de se débarrasser de nous.
Or, après cette injonction, le préfet du Département du Wouri, Naseri Paul Bea a effectué une descente sur les lieux », souligne Patrick Dzudie, un riverain. Il enchaîne : « sur place, le préfet était surpris de nous voir partir si vite.
Il arrive au quartier après le départ des 4/5ème des habitants. Dans son étonnement, nous apprenons que nous en avions jusqu’en décembre pour chercher refuge ailleurs. Il a déclaré n’avoir jamais ordonné à la Scdp de nous mettre autant de pression ».
Quelle ne fût pas la déception des habitants devant l’air effaré du Préfet du Wouri. Ces derniers croient dur comme fer qu’ « il y a eu comme une espèce de danse bafia dans les mesures prises pour dit-on accompagner les déguerpis ». Ce n’est pas tout.
D’après les riverains, tous n’ont pas perçu les indemnisations en fonction de la superficie de leurs propriétés. « Les propriétaires de titres fonciers comme c’est mon cas, sont mécontents. La Scdp m’a donné 10 millions 245 mille FCFA.
Un montant jugé dérisoire par rapport à ma demeure avec plusieurs niveaux. Ma famille a saisi un huissier et même l’un des membres de la Commission Scdp en charge de l’affaire.
Ceux-ci ont reconnu que nous devrions en principe percevoir le double du montant sus-évoqué », explique Patrick Dzudie. Il certifie que toutes les parties prenantes au niveau de l’administration n’ont pas été de commun accord dans le processus de recensement et de dédommagement.
Plus loin, quelques victimes soutiennent que des locataires ont perçu à tort des indemnisations, alors qu’ils ne sont pas les propriétaires de leurs lieux de résidence.
Informés, une frange de ces derniers a déposé des requêtes à la Préfecture. « Nous avons aussi constaté que certains habitants ont perçu un chèque de 40 millions de FCFA en guise de compensations pourtant, on leur a cassé seulement une clôture.
Il y a eu un désordre certain. Des indiscrétions glanées ici et là rapportent également que la Scdp aurait reçu 3 milliards de FCFA pour dédommager les habitants et qu’elle n’a même pas dépensé au-delà d’un milliard pour cette cause. En plus, les responsables ont estimé le mètre carré à 4000 FCFA au lieu de plus», avons-nous appris des échanges avec les populations.
Difficile d’avoir des éclairages des responsables de la société camerounaise des dépôts pétroliers. Lors de notre reportage mercredi le 30 septembre 2015, la dame à l’accueil a fait savoir que celle qui s’occupe du dossier n’est pas là. Nous ne nous sommes pas arrêtés en si bon chemin.
Nous avons aussi joint à plusieurs reprises au téléphone le conseiller technique N°1 de la scdp, qui nous a demandé de repasser au sein de l’entreprise ce jeudi sur le coup de 11h.
Hier, avant de nous y rendre, nous avons de nouveau appelé le conseiller technique. ce dernier nous a fait savoir qu’il est parti de l’entreprise mais qu’il nous enverra par sms le contact d’un de ses collaborateurs en charge de l’affaire qui saura mieux nous entretenir.
la question que l’on se pose est : pourquoi n’a-t-il pas fait cette proposition mercredi dernier après que nous ayons échangé à plusieurs reprises et qu’il nous ait fait savoir qu’il était en réunion. Voilà ce qu’il en est au moment où nous allions sous presse.