Actualités of Tuesday, 28 November 2023

Source: www.camerounweb.com

Débarquement de putschistes : entre Courts et Coup d'État

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En 1984, le Tennis Club de Yaoundé, épicentre des affrontements sportifs et politiques, a été le théâtre d'un épisode dramatique, décrit avec minutie par Jeune Afrique. Alors que le club accueillait des maîtres du tennis mondial tels qu'Ilie Nastase et Ivan Lendl, une tentative de putsch a ébranlé la quiétude du lieu.

Le président du tribunal militaire de Yaoundé, le lieutenant-colonel Onesiphore Ananga, s'est retrouvé au cœur de cette intrigue. Prévoyant une partie de tennis le 5 février 1984, il échappe de peu à des putschistes venus l'arrêter. Le court numéro 3, jadis associé à Paul Biya, devient le témoin d'un épisode politique majeur.

Dans cette période où le club comptait quelque 500 membres et où Yannick Noah, enfant du pays, venait de remporter Roland-Garros en 1983, la politique s'entremêlait déjà avec le tennis. Alors que des personnalités telles que le ministre Paul Éric Djomgoué fréquentaient les lieux, le débarquement avorté de putschistes en 1984 laissait entrevoir les liens étroits entre sport et pouvoir.

Les années 80 et 90 marquent une période difficile pour le club. La crise économique, la diminution du nombre d'adhérents, et les rêves brisés de jeunes talents face au manque de soutien financier sont autant de défis. Les champions, dont Yannick Noah, incarnent des succès isolés au sein d'une réalité économique plus austère.

En 2011, le club frôle la disparition lors d'une querelle politique entre Augustin Fouda et le délégué du gouvernement Gilbert Tsimi Evouna. Menacé de vente au lycée français, le club survit grâce à des interventions ministérielles. La nomination de Yannick Noah à la tête de la gestion pour dix ans assure la continuité, mais des questions persistent quant à l'avenir du Tennis Club de Yaoundé.

Malgré ces soubresauts politiques, le tennis au Cameroun, sous l'œil attentif de Jeune Afrique, s'est démocratisé. L'entraîneur national Michel Fondjo souligne que le club compte désormais principalement des Camerounais parmi ses membres. Toutefois, le défi persiste : le tennis demeure traité comme un parent pauvre, regrettant le manque de soutien du ministère des Sports.

Au-delà des courts, entre la politique et le sport, le Tennis Club de Yaoundé, scruté par Jeune Afrique, continue de raconter une histoire complexe, tissée de victoires, de défis et d'une recherche constante d'équilibre entre deux mondes souvent indissociables.