Le président de la République Paul Biya est au pouvoir depuis l’an 1982. L’homme qui a récemment fêté sa quatre-vingt-dixième anniversaire de naissance a fait la plupart de son chemin politique avec beaucoup de ministres fidèles toujours en fonction, des chefs d’entreprises publiques ou des présidents d’institutions comme le Sénat, l’Assemblée nationale, etc.

Pendant au moins quarante (40) ans, le leader du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) Paul Biya a commis des erreurs, au milieu d’autres bonnes décisions prises et qui sont à mettre à son actif. Tout ne peut pas être noir.

Depuis un moment maintenant, la gestion du pays est jugée calamiteuse. Il est même fort probable que ce ne soit plus Paul Biya qui mène vraiment la cadence au sommet de l’État, vu sa santé de plus en plus fragilisée par le temps qui coule de façon irrémédiable. Lui, il ne veut pas passer comme le temps qui est son pire ennemi.

La guerre meurtrière dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest (Noso), le tribalisme, le favoritisme, les nombreux règlements de compte, l’instrumentalisation de la justice, les nominations polémiques, la corruption avec l’opération Épervier lancée mais qui n’a pas vraiment eu les résultats escomptés, les blanchiments d’argent, les assassinats avec des membres du gouvernement impliqués…, ce sont autant d’éléments qui mènent tout droit le pays vers sa perte.

Les gouvernants ne sont pas dupes. Ils savent une chose que beaucoup de personnes savent également. À un moment donné, qu’ils le veuillent ou pas, ils vont devoir laisser leur place à d’autres personnes et il est à craindre une chasse aux sorcières. Sans oublier qu’entre eux-mêmes, il y a déjà des clans redoutables constitués qui se livrent régulièrement un combat sans pitié pour occuper le trône lorsque Paul Biya va tirer sa révérence.

Les plus calculateurs préparent déjà leur fuite. Nous savons de sources très sûres que plusieurs ministres du gouvernement de Paul Biya ainsi que d’autres personnalités publiques proches du "vieux lion" ont un laisser passer dans plusieurs pays du monde.

Ils disposent des appartements luxueux et sécurisés dans des pays d’Afrique et d’Europe. Le moment venu, ils n’auraient qu’à choisir là où ils veulent se rendre et ce serait vite fait, comme c’est souvent le cas lorsqu’ils tombent malade avec la nécessité de se faire soigner dans un hôpital de référence.

Le lanceur d’alertes Shance Lion ne dit pas le contraire. Il rapporte qu’un « ministre camerounais en fonction a acquis une nationalité étrangère par décret l'année dernière. Voilà le prix du Cameroun ». Ils sont nombreux à l’avoir, presque tous ont une double nationalité qui pourrait être brandie quand cela deviendrait nécessaire, commentent les observateurs en réponse à l’information principale.

Dans de telles conditions, on comprend mieux pourquoi les scandales de détournement et de corruption sont légion au Cameroun, où tout porte à croire que les autorités ne sont pas préoccupées par les conditions de vie des citoyens qui appellent chaque jour à la rescousse. Les voleurs assurent leur avenir ainsi que celui de leurs enfants. Pas besoin de chercher de midi à quatorze heures.