Actualités of Friday, 8 September 2023

Source: Le Messager n°8111

Décès de Christian André Marie Hué : le flou consulaire

L'opinion attend toujours la vérité L'opinion attend toujours la vérité

La dépouille de Christian Hué avait été découverte à son domicile le 18 août. Une enquête sur les circonstances du décès de Christian André Marie Hué, 66 ans, conjointement dirigée par la division régionale de la police judiciaire (DrpJ) du Littoral et la légion de gendarmerie du Littoral, auxquels se sont greffés des membres du service de sécurité de l’ambassade de France au Cameroun, avait été ouverte.

Selon des sources concordantes, une personne a été interpellée dans la journée du 21 août. Celle-ci est actuellement gardée dans les locaux du secrétariat d’État de la défense (Sed). Insuffisant à ce stade pour lever le flou qui continue d’entourer ce drame. Le diplomate français était en service au Cameroun depuis septembre 2021.

L’infortuné avait été retrouvé suspendu à une corde, ce qui laisserait présager à un suicide. Si aucune piste n’est pour l’instant écartée par les enquêteurs, il n’en demeure pas moins que, selon des sources proches de l’infortuné, Christian Hué faisait l’objet de chantages, sous couvert d’un réseau de trafic de visas qui aurait fait son nid au sein du consulat de France à Douala.

Des allégations qui ont abondamment circulé sur les réseaux sociaux. Tout comme le nom d’un certain Ismaël Njoya y est associé. Qui est donc ce vendeur d’œuvres d’art qui a fini par faire fortune à travers une kyrielle d’entreprises ? Selon des sources du Messager, entre 2011-2012, Ismaël Njoya entre dans le secteur ferroviaire à Camrail pour mise à l’écart de Sitrafer.

Il a alors pour parrains rassurent lesdites sources: Monsieur Philippe Labonne et Monsieur Éric Melet, respectivement Président de Bolloré Africa Logistics et Président Directeur Général de Bolloré Railway, tous deux aujourd'hui chez Africa Global Logistic (AGL) de MSC.

Instructions sont alors données, poursuivent-elles, aux directeurs régionaux de Bolloré Golfe de Guinée à Douala en commençant par Christophe Pujalte, puis Mohamed Diop et la suite, d'assurer la promotion de ce dernier à travers d'abord sa Société Camerounaise d'Intermédiation et de Négoce (Scin) Sarl au sein des entreprises du groupe Bolloré.

Au cœur des réseaux français


Cette société entre en scène en 2011/2012 à Camrail, sans expérience, allant à l’encontre des règles de bonnes gouvernances des financements de la banque mondiale. Ce dernier, à travers « des méthodes qui lui sont propres va accumuler, à travers des entreprises comme Sotrex, société des travaux d’exploitation, Adhoc security, une société d’imprimerie, etc… des fonds nécessaires pour ses différentes manœuvres ».

A en croire des sources dignes de foi, cet homme à tout faire dans le groupe Bolloré va très vite s’introduire dans les réseaux français au Cameroun. « Fort de sa position et des moyens financiers mis à sa disposition, il va se faire des connaissances solides au sein des milieux économique et politique au niveau du Cameroun et de la France. Sans oublier son influence auprès du sultan, roi des Bamouns », nous révèlent-elles.

Et de soutenir que « l’une de ses dernières acquisitions est la société Valtech Energy à Kribi, une société en charge du traitement des huiles usées des bateaux. Beaucoup disent de lui qu’il est de prêtenom de certaines personnes basées à Paris ». Depuis son décès, la communauté française est en deuil. Né le 7 juin 1957 à Mazingarbe en France, Christian André Marie Hue occupait le poste de chef de la chancellerie près le consulat général de France à Douala.