Actualités of Saturday, 3 September 2022

Source: www.camerounweb.com

Décision d'interdiction des activités politiques de la Nationale: Sam Séverin Ango réagit à la charge

Sam Severin Ango Sam Severin Ango

Le président de la Nationale dévoile la démarche entreprise dans l'optique de la reconnaissance officielle de son statut de leader du parti politique dénommé "La Nationale".

Dans un communiqué qu'il a rendu public hier (2 septembre 2022), le président de la Nationale rappelle au ministre de l'Administration territoriale (Minat), Paul Atanga Nji, ayant pris la décision de lui interdire de tenir les activités de cette formation politique, qu'il "n'a pas vocation à interférer dans le fonctionnement interne des partis politiques et qu'à cet effet, les actions de la Nationale vont donc se poursuivre normalement pour que rayonne la démocratie dans notre pays".

En ce qui concerne la procédure suivie par cet homme politique, S.S. Ango informe l'opinion publique nationale et internationale que "toutes les démarches invoquées par le ministre de l'Administration territoriale (Minat) dans son document ont été faites auprès de l'autorité administrative de la région du Sud dans les délais impartis par la loi. "Nous avons rendu compte, explique le président de la Nationale, à M.le préfet de la Mvila depuis le 7 mars 2022". Le leader de la Nationale ajoute qu'il a reçu, en date du 16 juillet 2022, mandat officiel de Patrick Meto'o, le mandataire légal, pour agir et parler au nom de la Nationale, parti politique légalisé le 26 janvier 1996, fondé par Dr Abel Eyinga.

Eu égard à un éventuel contentieux qui se profile à l'horizon, S. S. Ango rassure les militants et sympathisants du parti politique dont il préside, bel et bien, aux destinées, leur demande de garder le cap et de rester sereins face à ce qui apparaît manifestement comme des manœuvres administratives empreintes d'intimidation. Toute chose qui participe à entraver le fonctionnement interne d'un parti politique légalisé, et dont le dessein est, clairement, déclaré pour l'avènement d'un réel changement au Cameroun.

Rappelons que P. Atanga Nji n'est pas à sa première manœuvre à l'endroit des leaders politiques. Le 17 juillet 2018, le ministre de l'Administration territoriale (Minat) avait pris pour prétexte un prétendu "trouble à l'ordre public" pour décider, à trois mois de la présidentielle du 7 octobre 2018, de s'immiscer dans le fonctionnement interne de trois formations politiques, en leur désignant d'autorité un président. A titre illustratif, Habiba Issa, présidente nationale de l'Union des populations du Cameroun (Upc), élue lors du congrès organisé en 2017, avait été alors déchue au profit de Robert Bapooh Lipot, qui continue, aujourd'hui, d'alimenter cette imposture, en se réclamant d'être le Secrétaire général du parti historique. Dieudonné Yebga, en proie à une querelle de leadership avec son prédécesseur à la tête du Manidem(Manifeste pour l'indépendance et la démocratie), avait été évincé au profit de Anicet Ekane. Edith Kah Walla, présidente nationale du Cameroon people's party (Cpp), avait été éjectée au profit de Samuel Tita Fon.

Deux décisions de justice ont été favorables à E. Kah Walla, qui a triomphé de P. Atanga Nji à la Cour suprême. La dernière en date est celle de la haute juridiction qui a confirmé, en date du 12 janvier 2022, la réhabilitation de Kah Walla comme présidente nationale du Cpp, faisant ainsi échec à un recours contentieux du Minat contre une décision du Tribunal administratif de Yaoundé. En effet, la Cour suprême soutient que le ministre de l'Administration territoriale (Minat) avait, de manière abusive, évincé cette femme leader à la veille de la présidentielle de 2018. En vidant cette affaire, la haute juridiction a jugé "recevable", mais pas "justifié" le recours du Minat avant de le déclarer, par conséquent, "rejeté". P. Atanga Nji a donc essuyé une seconde raclée de Kah Walla tant la décision du 17 juillet 2018 du Minat, au centre du contentieux, avait déjà été annulée par le Tribunal administratif de Yaoundé.