Actualités of Thursday, 19 May 2022

Source: www.camerounweb.com

Défilé du 20 mai : John Fru Ndi désavoue Jean Michel Nintcheu au profit de Joshua Osih

John Fru Ndi, Jean Michel Nintcheu, Joshua Osih et Emmanuel Ntonga John Fru Ndi, Jean Michel Nintcheu, Joshua Osih et Emmanuel Ntonga


• La question de la participation du Sdf au défilé du 20 mai divise le parti

• Les présidents régionaux du Littoral et du Centre, en l'occurrence Jean Michel Nintcheu et Emmanuel Ntonga ont opté pour le boycott

• Joshua Osih quant à lui est pour la participation au défilé et a été conforté dans sa position ce jeudi par le président du parti John Fru Ndi



Ce qui se passe au Sdf ces jours n'est pas loin d'une fragmentation. D'un côté, nous avons l'aile certains responsables qui sont contre la de participation au défilé du 20 mai et de l'autre côté, nous avons d'autres responsables qui sont pour.



En effet, dans un communiqué rendu public hier mercredi 18 mai 2022, les présidents régionaux du Sdf pour le Centre et pour le Littoral à savoir Emmanuel Ntonga et Jean Michel Nintcheu s'opposent aux conditions fixées par les autorités administratives, notamment celle relative à la participation des parades avec des seules effigies de Paul Biya. Emmanuel Ntonga et ses pairs du Sdf pour le Centre optent pour la logique du boycott parce qu'ils ne veulent pas se soumettre à l'obligation de faire des louanges à la gloire du Président de la république tant le Préfet du département du Mfoundi leur impose de ne porter que des effigies du Chef de l'État. Pour le président régional du Sdf pour le Centre, le pouvoir de Yaoundé renforce, à travers cette exigence, "l'État totalitaire et dictatorial".

Ajoutons que Jean Michel Nintcheu, le président région du Sdf pour le Littoral a également appelé les militants à boycotter le défilé du 20 mai. L'homme politique fustige le comportement cupide, boulimique et corrompu d'un vice-président à qui le Préfet du département du Mfoundi a adressé, ces derniers jours, une correspondance, dont l'objet est "demande de participation au défilé du 20 mai 2022". Dans la tribune libre publiée hier soir, J.M. Nintcheu affirme : "La sous-traitance corrompue du Rdpc au sein du Sdf en la personne d'un des vice- présidents nationaux est en pleine manœuvre de justification des fonds reçus du cabinet civil dans la perspective de faire participer, coûte que coûte, le parti au défilé du 20 mai prochain. Dans une initiative unipersonnelle, il a adressé une correspondance au Préfet du département du Mfoundi pour quémander le droit de participation à ce défilé". Le député Sdf du Wouri-Est soutient que le trahison, la roublardise et le double jeu permanent sur fond de cupidité dudit vice-président ne saurait engager l'ensemble du parti. De plus, cette figure politique ajoute: "En 32 ans d'existence, le Sdf n'a jamais entrepris une telle démarche dans la mesure où il revient à l'autorité administrative d'adresser, en premier, des correspondances aux partis politiques pour des réunions préparatoires à un défilé". Chose curieuse, Nintcheu nous apprend que ce responsable politique a poussé son ignominie, en court-circuitant les instances régionales(comité exécutif régional et coordination départementale) du parti. Pourtant, ce sont ces organes qui ont la charge statutaire d'organiser la participation au défilé civil de cette formation politique.


L'un des vice-présidents nationaux qui serait sans doute Joshua Osih va prendre part à cette parade civile. La preuve à travers la correspondance du Préfet du département du Mfoundi adressée à ce dernier en date du 16 mai 2022 en signe de réponse à sa demande de participation audit défilé, l'autorité administrative demande aux cadres et militants de "porter les pancartes à l'effigie de Paul Biya au cours du défilé du 20 mai prochain". Il est exigé à ce mandataire du Sdf, dont l'identité n'est pas dévoilée, "d'aligner deux carrés, 49 défilants par carré dans le respect des consignes ci-après : le port obligatoire du masque; avoir un test covid négatif de moins de 48 heures; l'interdiction des slogans, pancartes ou textes non- approuvés par le cabinet civil ; l'interdiction de faire usage du téléphone pendant le défilé ; pas d'effigie en dehors de celle du Président de la république, etc". Hier, lors des répétitions générales, des individus brandissant le ruban du Sdf à l'effigie du parti de la balance ont défilé. Le Préfet du Mfoundi a, sans doute, usé de la ruse, en occultant le nom du mandataire à qui a été transmise sa correspondance liée à la participation au défilé. Adresser ladite correspondance au "vice-président du Sdf" alors qu'il y en a cinq au sein du directoire relève d'une tactique pour brouiller les cartes. Mais par ordre de préséance au sein du directoire, chacun(e) peut deviner de qui il s'agit dans le jeu des conjectures scolastiques. Sans conteste, L'aile radicale et l'aile modérée restent donc diamétralement opposées à la participation ou non au défilé du 20 mai. Avec la disparition, il y a quelques années, des caciques appartenant à l'aile dure du Sdf, à l'instar de Joseph Mbah Ndam, Joseph Banadjem, Francis Sama, etc, qui protégeaient le chantre du paradigme du "power to the people", Fru Ndi est, aujourd'hui, mis en minorité par des contestataires et, singulièrement, par le dernier des mohicans parmi les dissidents de cette aile radicale qu'est J. M. Nintcheu soutenu par d'autres contestataires disséminés dans les sections régionales du parti.

Au finish, le chairman Ni John Fru Ndi vient tout simplement de désavouer Jean Michel Nintcheu et Emmanuel Ntonga au profit du vice-président JOshua Osih qui était favorable à une participation du SDF dans un contexte où il est accusé d’avoir reçu une mallette de 50 millions Fcfa du cabinet civil pour convaincre le SDF à prendre part aux festivités du 20 mai.