Au Cameroun, un phénomène cyclique frappe la nation tous les cinq ou sept ans, apportant brièvement une illusion démocratique. Cette parenthèse éphémère dure précisément quinze jours, coïncidant avec la période de campagne électorale. Pendant ce laps de temps, le pays semble s'ouvrir à la démocratie, offrant une vitrine soigneusement orchestrée pour apaiser la communauté internationale et les médias étrangers.

Lors de ces quinze jours, un changement presque magique s'opère. Les partis politiques et la société civile peuvent organiser des conférences de presse, tenir des meetings sans entraves, et les partisans ne font pas face à la répression sauvage qui caractérise le reste de l'année. Cependant, cette liberté nouvellement acquise n'est qu'un vernis temporaire, destiné à masquer la réalité quotidienne de la répression et de la privation des libertés.

Il incombe aux forces de changement de reconnaître cette réalité déconcertante et de s'organiser stratégiquement pour exploiter cette trêve illusoire que le pouvoir en place est contraint de concéder. Les prochaines échéances électorales offriront une nouvelle opportunité de tirer parti de ces quinze jours fugaces.

Face à cette triste réalité, Abdouraman Hamadou Babba exhorte les forces de changement à travailler à une exploitation optimale de chaque seconde de ces quinze jours. Les forces de changement doivent élaborer des stratégies judicieuses pour mobiliser l'opinion publique, présenter des alternatives et sensibiliser la population aux enjeux cruciaux. C'est pendant cette courte fenêtre que la voix du peuple peut espérer se faire entendre sans entraves.

La mobilisation de la société civile, des partis politiques et des citoyens engagés doit être coordonnée et ciblée. Il est impératif de maximiser l'impact de cette période de relative liberté, en utilisant tous les moyens légaux et disponibles pour sensibiliser et galvaniser la population.

Alors que le Cameroun oscille entre la répression constante et ces brèves périodes de démocratie apparente, Abdouraman Hamadou Babba souligne le défi de transformer cette illusion en une réalité durable. En travaillant de manière stratégique pendant ces quinze jours cruciaux, les forces de changement peuvent contribuer à façonner un avenir où la démocratie n'est pas seulement une illusion, mais une composante incontestable de la vie politique camerounaise.