Actualités of Saturday, 5 February 2022

Source: www.camerounweb.com

Démonstration de force : pourquoi Samuel Eto’o inquiète tant le régime Biya

Pourquoi Samuel Eto’o inquiète tant le régime Biya Pourquoi Samuel Eto’o inquiète tant le régime Biya


• Samuel Eto’o ne fait pas l’unanimité dans le sérail

• Sa stratégie inquiète les conseillers de Paul Biya

• Il a encore gagné une bataille contre ses détracteurs

Tout ce qu’il veut, il l’obtient. Samuel Eto’o n’est pas un homme à parler dans l’air. Ses adversaires le savent et le redoutent. Depuis la défaite cuisante de Seidou Njoya Mbombo lors de l’élection à la présidence de la Fecafoot, les barons du régime Biya qui avaient pourtant soutenu le frère du sultan des Bamoun découvrent la force de frappe de l’ancien international camerounais. Samuel Eto’o est devenu dérangeant pour le régime. Son effacement lors de la cérémonie d’ouverture de la CAN 2021 en est une parfaite illustre. Homme de combat, Samuel Eto’o n’aime pas les défaites. Contre toute attente le même service de la présidence de la République qui l’avait exclu du protocole le 09 janvier, vient de lui trouver une place pour la cérémonie de clôture de la 33ème édition de la CAN.

Samuel Et’o pour obtenir cette place qui lui revenait de droit, n’a ni proféré de menace ni dénigré les membres du sérail qu’il a pourtant bien identifiés. Au contraire, il a usé de sa stratégie qui lui marche jusqu’à présent ; la « saturation ». Eto’o laisse le public réclamer justice à sa place. Ses colorateurs de temps à autres attisent le feu en laissant filtrer quelques images de l’isolation d’Eto’o derrière les baies vitrées. Les millions de fans de l’anciens joueur n’espèrent pas mieux pour monter au créneau. L’humiliation réservée à Samuel Eto’o est en train de se retourner contre l’organisation de la CAN. Les auteurs de ces coups ne voulant plus voir Eto’o leur voler la vedette se résignent à le laisser là où il devrait toujours être ; dans la loge présidentielle. Le journaliste Adolarc Lamissia explique la stratégie d’Eto’o qui pourrait le conduire au palais présidentiel.

CamerounWeb vous propose l’intégralité de la tribune d’ Adolarc Lamissia

Eto’o veut être président de la République, c’est son droit mais je vous le dis quand même. Quand tu lis l’article de Jeune Afrique sur les dauphins et les clans qui s’organisent pour succéder à Paul Biya, tu te dis que J.A est soit myope, soit de mauvaise foi, soit complice.

Myope parce que celui qui s’y prépare en surfant sur un populisme émotionnel qui s’appuie sur un élément de mobilisation fort, le football, est le nouveau président de la Fecafoot : Samuel Eto’o.

Avec une armée d’activistes et de soutiens sur les R.S (vous allez remarquer particulièrement la participation d’une dame à la tête d’une agence Com et son complice dans un journal panafricain), il ne manque plus qu’on le mette en scène entrain de faire caca dans ses chiottes.

Eto’o par ici, Eto’o par-là, c’est la stratégie de la saturation. On boit Eto’o le matin au petit déjeuner, on déjeune avec lui à midi et on soupe avec lui le soir. C’est à croire qu’il s’agit d’une autre personne que celui qui a refusé un jour de prendre notre drapeau national.

Il reçoit une brave dame aveugle, on filme on poste; il danse au stade, on poste on poste; il rend visite aux blessés, on filme on poste. Qu’est ce qu’il fait de sa journée qu’on ne poste pas ? C’est sa vie, diriez-vous, non je suis simplement dans l’analyse d’un homme public.

Eto’o n’est ni fou ni bête. Il est au travail. Il fait tout cela à la demande d’une équipe payée qui le conseille, l’encadre, paye les commentaires sur les RS dans le but de toujours être présenté comme un homme « humble », proche du petit peuple…

Eto’o a de la chance parce que tout autre qui ferait cela serait rapidement à découvert, accusé de battre campagne avant l’heure. Non, le foot est une formidable couverture pour avancer doucement dans son grand projet de conquête du pouvoir. Alors, au prétexte du foot, il sillonne le pays, se fait applaudir, se rend dans des endroits insoupçonnés, transforme ses présences en meetings déguisés sans besoin d’autorisations de manifestation chichement distribuées par les sous-préfets.

Au prétexte que le football est malade, Eto’o se rend partout, se rendra je ne sais où, toujours avec à l’esprit deux idées maîtresses: être présent tous les jours dans l’actualité; saturer l’espace, sillonner le pays, garder pour lui seul la lumière. Observez bien le manège d’un homme de lumière : chaque fois qu’il devra saluer les Lions à la sortie de leur hôtel avant une rencontre, des caméras discrètes seront toujours bien positionnées pour prendre le meilleur angle de son show, et lui il est toujours seul.

Il ne fait pas ça pour les Lions, il fait ça pour vous, pour lui. N’en parlons pas quand il est dans les vestiaires des Lions, les portes se referment derrière lui pour un discours populiste, son « filmeur » n’étant jamais loin.
Aussi longtemps que d’autres prétendants à la course ne s’en soucieront pas, Eto’o prendra bien sûr le large dans l’espoir de se rapprocher vers son objectif ultime : être un rempart pour le pays comme un Georges Weah.. On dira que Lamissia n’aime pas Eto’o.

Non, Lamissia dit ce que beaucoup ne veulent pas entendre, à savoir que Samuel Eto’o veut être président de la République et que c’est son droit; mais il ne doit non plus considérer les autres comme des idiots parce que un homme, qui à peine élu président de la Fecafoot nomme un Bassa comme lui secrétaire général de la Fecafoot, est une grande menace pour notre pays. Il a des inclinaisons tribalistes qu’il faut combattre tôt et moi je combats ça, Lamissia combat ça.
Celui qui me fait rire, c’est mon frère et ami Cabral Libi’i. Il ne sait pas qu’il est la première victime de toutes ces manœuvres politiques à moins qu’il ne se soit rendu à l’évidence, que ses ambitions présidentielles vont disparaître au fur et à mesure de l’ascension de Samuel Eto’o. Contre ça, Cabral Libi’i ne peut rien y faire. Il n’a pas l’argent des Qataris, prêts à accompagner Eto’o.

Le PCRN est inaudible aujourd’hui parce que tous ses snipers sur les RS suivent davantage Eto’o et comme il ne peut y avoir deux lumières chez les Bassa, celle de Eto’o fera pâlir celle de mon frère Cabral Libi’i.

Un jour tu me donneras raison mon cher honorable Cabral Libi’i, à moins que tu ne dises à tes gars, aujourd’hui même, que ta première menace politique est ton frère Eto’o qui sournoisement te vide de ta substance.

Aux sous-préfets qui tolèrent les meetings de campagne avant l’heure, et autres personnes honnêtes qui invitent Eto’o ici et là, sachez que vous avez affaire à un candidat. Les Ngoh Ngoh, Louis Paul Motaze, Ayolo Mvondo, Maurice Kamto et Guibai Gatama du Mouvement 10 millions de Nordistes, sachez qu’un homme a pris le devant. Un homme qui utilise le football pour aller loin. Il est sur la route d’Etoudi.