Charles Tchoungang aurait-il trop parlé lors de son récent point de presse. L'avocat de l'homme d'affaires Amougou Belinga avait déclaré devant la presse que le chef des opérations de la DGRE, le lieutenant-colonel Justin Danwé filait des informations sécuritaires concernant la République Centrafrique et la Guinée équatoriale à son client.
« Il (Amougou Belinga Ndlr) a répondu par l'affirmative en indiquant que ce dernier (Justin Danwe Ndlr) venait souvent le voir pour le dépannage et lui filait souvent les informations sur les activités sécuritaires frontalières avec la Centrafrique et la Guinée Equatoriale », avait lancé l’ancien bâtonnier. Cette déclaration selon les spécialistes pourrait mener à l’ouverture d’une nouvelle enquête pour « Haute trahison ».
Amougou Belinga étant un citoyen ordinaire, n’était pas sensé avoir en sa possession les informations recueillies par les services de renseignement censés rendre compte au chef de l’Etat.
« Nous découvrons donc que les riches et les nantis peuvent disposer d'informations qui sont à priori destinées exclusivement au chef de l'Etat. Non seulement ce ne sont pas des informations qui concernent le Cameroun, ce sont des informations qui concernent des pays voisins. Nous sommes dans une situation de haute trahison", a indiqué Charles Njikam, militant du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC). Même son de cloche au RDPC où Dr Patrick Rifoe n’exclut pas des cas de corruption entre le lieutenant-colonel Justin Danwé et Amougou Belinga.
« On est dans une situation de corruption où des intérêts privés ont corrompu des personnels d'une agence d'intelligence publique afin de détourner des informations qui sont des informations à la destination restreinte pour que ces informations leur parviennent également », a-t-il déclaré.
Plusieurs avocats reprochent également à Me Charles Tchoungang, d’avoir violé le secret de l’enquête préliminaire en rapportant les propos qu’aurait tenus les suspects devant les enquêteurs. Selon l’avocat de la partie civile, cette démarche illustre le manque d’arguments juridiques des avocats d’Amougou Belinga qui espèrent désormais remettre en cause l’enquête préliminaire.