Présenté par le ministre des Finances, le programme du gouvernement mise entre autres sur la poursuite des grands projets afin de booster l’appareil productif.
Face aux députés le 05 juillet dernier, le ministre des Finances (Minfi) a sacrifié au rituel du débat d’orientation budgétaire. Même si le débat proprement dit n’a pas eu lieu en raison du boycott des élus de l’opposition, il était question pour Louis Paul Motaze de présenter le Document de programmation économique et budgétaire à moyen terme 2023-2025. Quatre grandes orientations structurent les actions prioritaires du gouvernement pour les trois prochaines années, conformément à la Stratégie nationale de développement 2020-2030 (Snd30).
En première ligne, « la transformation structurelle de l’économie ». Il est, entre autres, question ici de poursuivre la mise en service des grands projets afin que ces derniers contribuent efficacement au renforcement de l’appareil productif (barrage de Lom Pangar, barrage hydroélectrique de Memve’ele, barrage hydroélectrique de Natchigal, etc.)
Dans un contexte marqué par la flambée des denrées alimentaire, le gouvernement compte sur sa « politique de l’import substitution, afin réduire la dépendance économique de notre pays vis-à-vis de l’extérieur et de favoriser sa résilience face aux chocs externes ». En ligne de mire, la production du riz, du maïs, du blé, du poisson et du lait.
Made in Cameroon
En outre, le « Programme d’impulsion initiale (P21) » permettra d’identifier divers projets industriels déclencheurs de la transformation structurelle de notre économie. Sa mise en œuvre nécessite toutefois la mobilisation des mécanismes de financement innovants en vue de « la promotion du label « made in Cameroon » et du patriotisme économique dans des filières prioritaires telles que l’agro-industrie, le bois, le textile, les mines et la métallurgie, l’industrie pharmaceutique et biomédicale, à travers la mise en place des zones économiques et des facilités fiscalo-douanières, etc. », explique Louis Paul Motaze.
Le deuxième axe du Document de programmation économique et budgétaire 2023-2025 insiste sur le « développement du capital humain ». Sous ce vocable, la santé des Camerounais est prioritaire. Aussi, faut-il assurer « la veille sanitaire, dans un contexte de relative maîtrise de la pandémie Cividlû » ; accélérer « l’implémentation de la Couverture Santé Universelle pour permettre au plus grand nombre de bénéficier des services de santé de qualité à moindre coût… »
La « promotion de l’emploi et de l’insertion socio-économique » constitue le troisième axe. Dans ce sciage, un accent sera mis sur « le développement de l’approche par compétences et la restructuration de l’offre d’enseignement technique et de formation professionnelle dans les cycles secondaire et supérieur ».
Des mesures seront prises en vue de l« ‘autonomisation des personnes socialement vulnérables (femmes en détresse, personnes handicapées, réfugiés et personnes déplacées) ». Sous un autre aspect, le Minfi fait savoir que le développement du capital humain vise l’élargissement et la valorisation des opportunités de création d’emplois dans l’économie. À travers des mesures incitatives, les organisations patronales et groupements d’entreprises seront encouragés pour le recrutement des jeunes diplômés.
Textes d’application du Code général des Ctd
Évidemment, la consolidation du processus de décentralisation n’est pas écartée. C’est le quatrième axe du programme. L’on retient surtout ici « la finalisation des textes d’application de la loi portant Code général des Ctd (…) afin de (…) consolider la mise en place de la fonction publique locale ».
Au cours de ces trois années, le gouvernement entend soumettre au Parlement « un projet de loi de modernisation de l’économie portant orientation programmatique de la Snd30, pour permettre d’accroitre la cohérence des choix des projets et d’améliorer leur adéquation aux objectifs de développement poursuivis ».