A peine dix établissements scolaires du primaire et du secondaire ont pris part à la parade du 11 février 2017 à la place de l'Indépendance de Buea, au lieu-dit Bongo Square. Parmi ces établissements, l'école publique francophone de Buea groupe 1 et 2, l'école publique d'application de Muéa, l'Institut de réhabilitation des aveugles de Buea. Pour ce qui est du secondaire, le lycée bilingue de Molyko, lycée bilingue de Muéa, le Government Technical High School et la Buea Bilingual Collège qui avaient respectivement 20 et 10 élèves.
Ont également pris part au défilé l'université de Buea et les jeunes du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Ojrdpc). La parade a duré une trentaine de minutes. Cependant, à en croire les élèves, seuls les apprenants des établissements francophones et des sections francophones ont participé à cette parade. «Dans notre lycée, seuls les élèves francophones sont présents. Les élèves anglophones et les enseignants anglophones ne viennent plus depuis le mois de novembre. Mais, au niveau Form five, certains professeurs viennent depuis le début de l'année.
Mais ici au défilé, il n'y a ni élèves anglophones, ni enseignants anglophones », note Paul Atéba, élève au lycée bilingue de Muéa. «Ce défilé est très différent de ceux des années précédentes. Habituellement, le défilé connaît une grande ambiance ; il y a beaucoup d'élèves, beaucoup d'écoles. Aujourd'hui, nous sommes très peu nombreux… Il n'y a aucune animation et c'est triste. On défile dans la peur», avoue Ohanda Cabrel, élève au lycée bilingue de Molyko.
Effectivement, sur le site du défilé, aucune ambiance. Pas de petits commerces, aucun commerçant. Même pas un vendeur d'eau. Un vendeur de glace à la crème venu de Douala n'avait que ses yeux pour pleurer. « Je viens souvent ici vendre les jours de défilé. Ce n'est pas souvent comme ça. Maintenant, je vais faire comment pour rentrer ? Si j'avais su que c'était ainsi, je ne serais pas venu », lance-t-il, visiblement abattu.
A en croire un parent, l'absence des anglophones à cette parade du 11 février est due au respect mot d'ordre de ville morte qui a été lancé. Autre conséquence, le défilé a commencé à 11h, au lieu de 9h comme d'habitude. Certains élèves continuaient d'arriver au lieu de la parade jusqu'à 10h à cause de la carence de la ville en taxis. Malgré ce retard, les tribunes sont restées à moitié pleines, et à moitié vides, c’est selon.