Actualités of Monday, 21 April 2025
Source: Le Zénith n°539 du 21 avril 2025
Si dans son étymologie, le substantif désignant cette fête d’origine juive signifie ‘’ passage’’ , en ce sens qu’elle marquait dans un premier temps la célébration de la traversée de la mer rouge par les hébreux, par le passage de l’esclavage à la liberté, et qu’aujourd’hui elle célèbre le passage de la mort à la vie à travers la résurrection de Jésus Christ, il convient de noter que cette fête devrait inspirer nos compatriotes du sérail, à opter pour un passage vers une nouvelle vision, au bout de 43 ans de règne sans partage.
Toute traversée qui a marqué l’humanité, et notamment le monde judéo-chrétien, a toujours été accompagnée d’un guide. À l’époque pharaonique, c’est Moïse qui a conduit les hébreux au triomphe de la mer rouge et à la sortie d’Égypte, afin de traverser le désert en direction de la terre promise. Il s’agissait là de l’affranchissement de l’esclavage physique. Des siècles plus tard, Jésus Christ a libéré les siens de la tyrannie charnelle qui conduisait inéluctablement à la mort, vers l’épanouissement spirituel qui est synonyme de vie éternelle. Chacune de ces étapes a nécessité d’énormes sacrifices, qui ont notamment engendré la mort d’innombrables hébreux dans le désert, et même l’impossibilité à Moïse d’entrer en terre promise. De même Jésus Christ, le fils de Dieu a dû donner sa vie pour libérer son peuple. Le parallèle avec le Cameroun aujourd’hui, est que le peuple fait face à un pouvoir vieux de 43 ans.
C’est à trois années près, le temps que passèrent les hébreux pour traverser le désert avant de rejoindre la terre promise. Quatre décennies s’avèrent exagérées pour un pouvoir qui se veut démocratique. Aujourd’hui, le peuple camerounais nécessite une libération, mieux encore, un libérateur. C’est le profil du messie qu’attend la nation camerounaise qui pose problème aujourd’hui. En effet, depuis des années, les principaux challengers du régime qui se sont succédés, n’ont véritablement jamais manifesté un véritable désir de changement, à tel point qu’au sujet de l’un d’eux, l’animatrice de télévision et journaliste Marie Roger Biloa a déclaré que : « Ni John Frun Ndi est l’opposant que Biya s ’ est offert, car en fait, il n’y a pas d’opposition au Cameroun ».
S’il faut accorder une once de crédit à cette assertion, on devrait revenir dans un premier temps à la présidentielle de 1992 à l’issue de laquelle le chairman du SDF avait été le dauphin du candidat du RDPC, au point de susciter de violents doutes quant à l’arbitrage de ce scrutin. En effet, de nombreux observateurs avaient alors conclu que le candidat sortant avait été reconduit au pouvoir par d’autres moyens. Albert Nzongang du MRC l’a d’ailleurs confirmé dans une interview devenue virale sur les réseaux sociaux. Mais contre toute attente, lors des élections municipales et législatives de 1997, l’on s’attendait à ce que fort de sa nouvelle notoriété, le SDF s’empare de nombreux sièges, tant en ce qui concerne les mairies que l’Assemblée nationale, le Chairman Ni John Fru Ndi avait déclaré ne pas présenter son parti, pour des raisons de fraude électorale.
Plus près de nous encore, le Pr Maurice Kamto, dauphin de Biya en 2018, avait également refusé de présenter son parti le MRC aux municipales et législatives de 2020, laissant ainsi au RDPC la latitude de dominer de manière écrasante les autres partis, tant à l’Assemblée Nationale, dans les conseils municipaux, qu’au Sénat. D’aucuns présentent un jeune loup aux dents longues, répondant au Cabral Libii, comme le potentiel libérateur du Cameroun, mais certaines indiscrétions font état de ce que l’universitaire ne serait qu’une marionnette du régime. Qui donc pour sortir le pays de 43 ans d’un règne sans partage ?
Grande Nation
On a l’impression de pouvoir le moment venu, reprendre les mêmes et recommencer. Mais la prophétie d’un des pères de l’indépendance du Cameroun, en la personne de Ruben Um Nyobè, qui s’est accomplie dit-on à 70 %, pourrait totalement se matérialiser en cette année électorale. En effet, en 1957, le célèbre nationaliste avait déclaré : « Le premier règne ira chez les longues robes, et leur règne sera long. Ensuite viendront les feuilles de manioc, leur règne sera plus long que celui des longues robes. Il y ’ aura beaucoup de souffrance en cette période… Beaucoup de désordre. On vous vendra des vêtements, de la nourriture et bien d’autres choses dans les maisons, mais il n ’ y aura pas d’argent pour en acheter. Il y aura une faiblesse remarquable du pouvoir d’achat des citoyens, la misère sera ambiante et quelques privilégiés du système de prévarication mis en place auront droit au soleil, ce qui créera un profond malaise social…
Puis apparaitra aux yeux de tous, celui qui viendra restaurer le développement durable, la souveraineté de notre Nation pour laquelle nous posons ici les jalons. Cet homme providentiel viendra de nulle part. Il viendra du ventre de l’oiseau, il sera vêtu d’un court pagne blanc, tenant un chasse mouches, jeune, philosophe, intellectuel, magicien et polyglotte. Aimé et accepté par tous, il conduira alors notre grande Nation dans la concorde vers des lendemains radieux ». Selon le héros de l’indépendance du Cameroun, le messie tant attendu sera un « No name », comme l’ont été différents guides des juifs lors des différentes traversées ; que ce soit Moïse, David, Jésus… Une nouvelle page de l’histoire du Cameroun pourrait s’écrire cette année, après les festivités de la Pâques 2025.