Santa Lucia fait partie des grosses entreprises qui opèrent sur le territoire camerounais. Mais la vie professionnelle là-bas n'est pas apparemment simple, surtout pour les femmes qui sont lorgnées par les responsables de la boîte. Un extrait de ce qui se passe là-bas raconté par l'activiste Jorel Jacques Zang.

Santa Lucia, arrêtez. Une légende démissionne de Santa Lucia, car on a voulu la sauter. Elle y entre comme caissière et on l'a fait monter en grade mais avec le même salaire depuis presqu'un an dont plus de charges et d'heures de travail pour le même salaire de son début à Santa Lucia quand elle n'était que caissière.

Entre-temps, étant devenue cadre moyen, elle constate que des nouvelles caissières (des filles recrutées récemment) ont plus que son salaire. Lassée par ce qu'elle considère comme un abus, elle se plaint auprès de sa hiérarchie et un de ses chefs lui dit carrément ceci : "c'est toi qui kwa et malgré cela, tu ne donnes pas les lasses, tu crois que tu es plus belle que toutes les filles d'ici ? Tu serais déjà loin ma chérie mais tu n'es pas très ambitieuse, une belle femme comme toi bien brune, on doit te faire un dessein chérie ? Ne dérange pas, dis donc et fais ton travail, tu sais le nombre de personnes qui veulent évoluer ici et on les bloque ? Toi, tu as même la chance que tu bosses beaucoup mais tu n'es pas juste ambitieuse".

Choquée, elle a déposé sa lettre de démission quelques jours plus tard. Mesdames, je sais que "le tribalisme" et "la promotion canapé" sont des réalités bien ancrées dans plusieurs structures au Cameroun, heureusement pas toutes.

Du sommet de l'État au privé, on entend des plaintes pareilles tous les jours et les femmes sont les plus visées ainsi que les principales victimes. Aujourd'hui, je voudrais vous dire de ne jamais accepter de vous vendre pour un poste de travail.

Le Cameroun est difficile certes, mais ne devez rien à personne tout en gardant votre dignité et votre moralité intacte que de vous compromettre dans la bassesse tout en compromettant votre corps.

En plus elle m'explique que c'est un milieu terrible. Tu vois tes propres collègues te combattre, au niveau de la caisse alors c'est la magie. Pendant que toi, on te donne une demande d'explication ou mise à pied parce que tu es arrivée en retard juste de quelques minutes, une autre vient comme elle veut, quand elle veut et à ses heures sans problème.

En plus, ils ont des heures démentielles et tu travailles comme un animal et avec des salaires de misère. Avec tout l'argent qui entre là-bas, comment on peut traiter ses semblables comme des animaux ?