Actualités of Friday, 10 November 2017

Source: hurinews.com

Détenu depuis 30 mois pour avoir 'tué' le fils d’un conseiller de Paul Biya

Prison civile de Kondengui Prison civile de Kondengui

Accusé de « complicité d’assassinat » du fils du contre-amiral Joseph Fouda, conseiller spécial du président Paul Biya, Michaël Feumba clame son innocence et dit être en prison pour avoir retrouvé le téléphone portable de la victime quelques jours après son assassinat.


« À L’AIDE, JE CRIE Ô SECOURS !!! », peut-on lire en ouverture d’une tribune libre qui circule en ce moment sur les réseaux sociaux. Le cri de détresse est lancé par Michaël Tonkeu Feumba au président de la République, Paul Biya, au ministre de la Justice, Laurent Esso et aux organismes de défense des droits de l’homme. Etudiant et enseignant dans un collège privé de Yaoundé, Michaël est détenu à la prison centrale de Kondengui depuis le 29 avril 2015 pour « complicité d’assassinat » du fils du contre-amiral Joseph Fouda, conseiller spécial et ancien aide de camp de Paul Biya.

Le 14 avril 2015, le corps de William Fouda, jeune soldat âgé de 29 ans en service au sein de la Garde présidentielle, est retrouvé au petit matin au milieu des rails non loin du centre-ville de Yaoundé, la jambe droite amputée, le crâne ouvert. C’est à quelques mètres du lieu où le corps a été découvert que Michaël dit avoir retrouvé quelques jours plus tard un téléphone sans coque, ni batterie, ni puce, alors qu’il se rendait à l’université.

« Complicité d’assassinat »

Dans sa tribune libre, le jeune enseignant dit avoir remis ce téléphone à l’un de ses frères cadets. Ce dernier a reconstitué le téléphone en y intégrant les éléments manquant. Michaël Feumba raconte qu’il a été interpellé le 23 avril 2015 en compagnie de son père et ses deux frères par des éléments du secrétariat d’Etat à la défense (gendarmerie nationale) qui lui apprendront que ce téléphone est celui de la victime. Après une reconstitution des faits et des jours de garde-à-vue, lui et ses frères sont relaxés. Mais le 29 avril 2015, relate le jeune étudiant, il est convoqué par un magistrat du Tribunal de grande instance du Mfoundi qui l’inculpe pour complicité d’assassinat du fils du contre-amiral Fouda. Selon Michaël Feumba, le magistrat a pris 400 000 F CFA à sa famille sans lui accorder une liberté provisoire qu’il lui avait promise en échange de ce pactole.

Depuis, le jeune homme comparaît devant le tribunal sans que son affaire connaisse de suite favorable. La cause est maintes fois renvoyée pour collégialité incomplète, constitution du ministère public, etc. D’après son récit, la dernière audience devait avoir lieu le 7 novembre dernier mais il n’a même pas été extrait de la prison centrale de Yaoundé. « N’avoir personne pour nous défendre c’est un crime pour être gardé en prison sans motif ? Je sais que vous me comprenez bien je vous prie de me venir en aide », crie le jeune enseignant.