Actualités of Monday, 14 December 2015

Source: carmer.be

Détournement présumé : A propos de l'audition de Mebe Ngo'o

Edgar Alain Mebe Ngo'o Edgar Alain Mebe Ngo'o

Le lieutenant-colonel  Nsom et un de ses collaborateurs ont entendu récemment le ministre des Transports. L’entourage de l’ex-Mindef révèle le contenu de cette audition.

Le 03 décembre dernier, le lieutenant-colonel Jacob Emmanuel Nsom  arrive dans le cabinet du nouveau ministre des Transports, Edgar Alain Mebe Ngo’o.  Il est flanqué d’un capitaine de gendarmerie, dans le but de rencontrer  le maître des lieux. Le nouveau ministre des Transports a installé provisoirement son bureau dans la salle des réunions de son ministère, le temps que son lieu de travail soit refait à son goût.

Quand on lui annonce la visite du lieutenant-colonel  Jacob-Emmanuel Nsom  du Secrétariat   d’Etat à la Défense, le ministre réalise qu’il  n’avait aucun rendez-vous avec une personne de cet ordre. Mais  après tout, quand on a assumé la tutelle de la Défense pendant 7 ans, des hommes en tenue avec lesquels on a gardé des souvenirs sont légion autour de soi. Une visite de l’un d’eux ne serait qu’un acte normal et banal.

Sauf que ce jour-là, la visite des deux gendarmes ne fut pas une visite ni amicale, ni banale.   Elle avait pour objet d’entendre  le  nouveau ministre des Transports, pour le rôle qu’il aurait joué dans la gestion financière de  la période la plus récente de l’histoire du Centre inter-régional de Coordination ( Cic), relative à une subvention de l’Etat du Cameroun au Cic.

Afin de faire face à la  recrudescence de la criminalité maritime dans le Golfe de Guinée, les chefs d’Etat de la zone, de manière collective, avaient décidé de la sécurisation de la région, en créant un centre de formation et d’observation sur la côte atlantique du continent.  L’insuffisante coopération entre les Etats et régions du Golfe de Guinée, avait permis aux réseaux criminels trans frontaliers, de densifier et de diversifier leurs activités depuis l’hinterland, jusqu’à la haute mer, en passant par les zones d’activités économiques côtières.

Le Cameroun avait bénéficié de l’insigne honneur d’heberger le Cic pour répondre à ce besoin de sécurité maritime trans-frontalière. Sauf que, depuis sa mise en activité depuis septembre 2014, le Cic n’avait jamais bénéficié des des subventions, ni de la Commission économique des États de l’Afrique de l’Ouest,  ni de la Commission économique des États de l’Afrique, ni de celle de la Commission du  Golfe de Guinée. Par des concours des bailleurs de fonds extérieurs sur sollicitation du Cameroun,  le Cic avait fonctionné sur béquille, jusqu’à ce que, sur intervention du ministre de la Défense de l’époque,  Edgar Alain Mebe Ngo’o, le chef de l’Etat consente une dotation  budgétaire  de 310 millions de francs au Cic. Cette somme qui devait transiter par la ” Cellule opérationnelle ” chargée de la mise en route du Cic,  est placée sous l’autorité du contre-amiral Jean Mendoua, le patron de la Marine camerounaise. Sa mise à la disposition du Cic via la “Cellule opérationnelle” sera le dernier acte que le ministre de la Défense signera ce 2 octobre 2015 en mâtinée,  avant le réaménagement gouvernemental du 02 dernier en fin de journée.

Le Directeur exécutif du Cic, le colonel  Dieng désigné par  la Cedeao pour un intérim de 24 mois, avait saisi le ministère des Relations extérieures et la Présidence de la République, pour  informer ces deux instances qu’il n’avait jamais reçu cet argent. Alerté, le chef de l’Etat a instruit le Sed pour enquêter sur cette affaire qui est de nature à ne pas embellir l’image du Cameroun.

L’entourage d l’ex-Mindef réfute la thèse du colonel Dieng qui affirme qu’une partie de la dotation présidentielle, soit 77 millions de francs avait été versée dans le compte personnel du directeur  exécutif en espèces. “Il n’est pas administrativement admis qu’un montant d’argent pareil, sortant du Trésor public, soit remis à une personne en espèces sans traces”, a affirmé cette source.