Actualités of Tuesday, 19 March 2024

Source: Terre Promise Hebdo N 178

DGSN: le commissaire Mbarga Nguele interpelé

Martin Mbarga Nguele, DGSN Martin Mbarga Nguele, DGSN

Le Délégué général à la Sureté nationale (DGSN), Martin Mbarga Nguele, a exprimé son désaveu dans son message radio porté du 4 mars 2024 à l’attention du Commandant opérationnel CCGMI et de tous les délégués régionaux de la Sureté nationale. Le message radio porté fait suite, relève le DGSN, à de multiples plaintes des usagers pour tracasseries policières et à la dénonciation des actes de corruption sur la voie publique par la Commission nationale anti-corruption (CONAC).

Aussi, le Délégué général à la Sureté nationale demande-t-il à ses collaborateurs de rappeler aux différents postes de contrôles mixtes les instructions contenues dans son message porté/fax du 19 juin 2023 dans lequel il proscrivait formellement le retrait des pièces d’identité même expirées aux usagers lors des contrôles.

Martin Mbarga Nguele demande par la même occasion à ses collaborateurs de prendre toutes les mesures nécessaires Le Délégué général à la Sureté nationale (DGSN), Martin Mbarga Nguele, a exprimé en vue de lutter contre la corruption et les diverses tracasseries sur la voie publique.

Le message du chef de corps de la police nationale intervient à point nommé. Car, depuis quelque temps, la police qui se montrait plus discrète dans les contrôles de routine, en même temps qu’elle excellait notamment dans la régulation de la circulation routière en ville, est de plus en plus présente sur la voie publique pour demander les «pièces». Il ne fait pas de doute que ce sont là quelques-unes de ses attributions, mais ce qui semble heurter, c’est le caractère intempestif de ces contrôles et leur multiplicité qui donnent l’impression au citoyen ordinaire d’être traqué. Il arrive que dans une ville comme Yaoundé, on tombe sur trois postes mobiles de contrôle avec chacun une demi-douzaine d’agents qui vous exigent en plus des pièces personnelles, les pièces du véhicule. Et quand cela arrive deux ou trois fois en l’espace de quelques minutes et dans un périmètre urbain relativement réduit, il y a de quoi avoir les nerfs tendus.

DES ATTITUDES EQUIVOQUES

Mieux encore, certains fonctionnaires de police n’hésitent pas à vous tenir un langage pour le moins équivoque quand ils ne vous demandent pas clairement de leur « laisser une bière ».

De mauvaises habitudes qu’on a pourtant perdues de vue pendant des années, du moins depuis l’arrivée de Martin MBARGA NGUELE à la tête de la police nationale. Il faut dire que la corruption et les tracasseries de toutes sortes étaient alors le sport favori des fonctionnaires de police commis aux contrôles de routine sur la voie publique.

Pour la moindre fissure de son pare-brise, l’usager était soumis à une forte pression dont le but était de lui extorquer un peu d’argent. On pouvait alors lui confisquer ses pièces officielles ou celles de son véhicule. À défaut de leur suppression, la réduction de ces comportements a eu un impact positif sur l’état d’esprit des citoyens.

On avait le sentiment d’être plus libre et d’évoluer dans un État moderne et civilisé, mais on suppose que cela n’a pas fait l’affaire des policiers pour qui les contrôles étaient devenus un fonds de commerce, et qui souffraient pour ainsi dire du « manque à gagner » qui résultait de leur suppression.

Leur forte présence sur la voie publiques ces derniers mois fait donc penser à un retour au statu quo ante qui est loin de plaire aux citoyens. Au-delà des pièces d’identité qu’il est désormais interdit de saisir, le rappel à l’ordre du chef de corps de la police est donc le bienvenu.