Actualités of Thursday, 6 January 2022

Source: www.camerounweb.com

DRAME : 2 camerounais meurent tragiquement à Chypre, un 3ème entre la vie et la mort

Les deux victimes Les deux victimes

• Le drame s’est produit la nuit dernière

• Les deux migrants seraient mort à cause du chauffage de leur chambre

• Un troisième est pris en charge actuellement

La paupérisation et le manque de perspectives mais aussi la situation sociopolitique au Cameroun poussent une bonne partie de la population (surtout les jeunes) à tenter les aventures. Parfois, c’est au péril de leur vie. Le phénomène devient de plus en plus récurrent. Souvent, ce sont les plus chanceux qui parviennent à destination sur le chemin de la migration. D’autres périssent en route ou une fois à destinations, ils se retrouvent dans des conditions inimaginables.

Un drame vient de frapper deux migrants Camerounais à Chypre. Selon les informations relayées par le lanceur d’alerte N'zui Manto, les deux migrants d’origine camerounaise ont péri dans des circonstances assez invraisemblables. Selon le lanceur d’alerte, ils sont morts hier nuit, asphyxiés par le chauffage de leur chambre de fortune.

« Ils avaient quitté le camp des migrants depuis 2 semaines et s'étaient trouvés un logement. Leurs dépouilles ont été découvertes dans leur chambre tôt ce matin et le chauffage serait à l'origine de leur décès selon la police », précise N'zui Manto

Selon les informations, une 3ème victime serait dans un état critique et a été transféré et pris en charge dans un l'hôpital.



Témoignage d’un migrant Camerounais à Chypre pour infomigrants.net en 2019



Exploitation, mal logement, retards administratifs… Thierry, un père de famille camerounais, raconte son quotidien difficile à Chypre. InfoMigrants a rencontré le demandeur d’asile bloqué sur cette petite île européenne débordée par l’afflux de migrants provenant de plus en plus du Cameroun. Il confie se sentir “piégé” et avoir fait une croix sur son rêve qu’était la France.

"Je m’appelle Thierry, je viens de Yaoundé au Cameroun. Cela fait maintenant plus d’un an que je suis parti de chez moi, laissant ma femme et mes trois enfants de 14, 7 et 4 ans. J’ai mis toutes mes économies pour payer mon billet d’avion de Douala à Istanbul. De là, j’ai pris un autre avion, pensant aller en Italie, ça faisait partie du ‘package qu’on m’a vendu’. Je suis en fait arrivé dans le nord de l’île de Chypre, la partie sous occupation turque.

En arrivant dans le nord de l’île, le passeur m’a dit que j’avais besoin de nouveaux papiers pour pouvoir repartir, il fallait que je lui donne 400€ supplémentaires. J’ai donc été obligé de travailler pendant six mois sur place dans le bâtiment et la menuiserie. J’étais payé au mieux 40 lira turques par jour [soit environ 6€]. Je faisais des journées de 12h, 14h, 16h d’affilée sans m’arrêter. J’ai fini par passer au sud, côté européen.

Cela fait maintenant plus de neuf mois que j’habite à Chypre. J’ai déposé ma demande d’asile ici mais je n’ai toujours pas été convoqué à mon entretien. Je viens seulement de recevoir le document qui confirme que l’on est demandeur d’asile. Un mois après l’avoir reçu, en théorie on a le droit de travailler. C’est la nouvelle loi. Avant, il fallait attendre 6 mois. Il y a donc une amélioration, mais les employeurs ne veulent pas nous embaucher, soit parce qu'ils sont racistes, soit parce que les papiers sont trop compliqués pour eux.