14 octobre 2021-14 octobre 2022 : cela fait plus d’un an aujourd’hui que Buea a sombré dans le noir. En effet, en ce noir inoubliable, une fillette de près de 5 ans a été tuée par un soldat dans des circonstances assez rocambolesques. Le jour-là, le temps s’est arrêté dans cette ville du NOSO. Mais un an après, c’est silence radio, aucun hommage n’a été rendu à cette fillette. Une seconde mort pour cette fillette qui a payé le prix fort de cette crise anglophone.
En ce jour de Jeudi 14 octobre 2021, Caroline Louise Ndiallè a été tuée par balles, après un contrôle routier à Buea dans la région Sud-Ouest du cameroun. L'auteur du coup de feu est un gendarme, lynché ensuite par la population. Cette tragédie ravive le ressentiment contre l'État camerounais en zone anglophone. Depuis, les manifestations se succèdent.
Que s’est-il passé ?
Dans la matinée du jeudi 14 octobre, il y a eu un incident à Buea qui a secoué toute la ville. Alors qu’une conductrice emmenait son enfant à l’école, elle a été interpellée à un poste de contrôle vers le quartier Molyko. Refusant d’obtempérer, la dame a été prise en chasse par deux gendarmes qui la trouvaient suspecte. Elle était au volant d’un véhicule banalisé (c’est-à-dire sans plaque d’immatriculation et avec des vitres fumées). S’échappant une nouvelle fois après avoir été rattrapée, elle a poussé l’un des gendarmes à tirer sur le véhicule afin de l’immobiliser, causant ainsi la mort de la fillette qui se trouvait à l’arrière de la voiture, une petite écolière de cinq ans qui s’appelait Caroline Louise Ndiallè…
L’information s’est ensuite propagée au sein de la population de Buea comme une traînée de poudre. La population a retrouvé l’auteur du tir malheureux et lui a instantanément ôté la vie… Un lynchage ! Elle s’est ensuite dirigée vers les services du gouverneur avec le corps de la petite fille, pour manifester sa colère. Une tragédie de plus dans la crise sécessionniste qui ne fait que s’éterniser dans la zone du NoSo (région du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun).
Réaction du gouvernement
« La réaction du gouvernement était attendue et est arrivée, ce jeudi, en milieu d’après-midi par un communiqué du ministère de la Défense. Le texte dit en substance que le gendarme, auteur de la bavure, avait pris en filature la conductrice après un refus d’obtempérer et une ferme opposition à faire fouiller son véhicule. Le gendarme, ajoute le communiqué, a agi de manière « inappropriée, inadaptée à la circonstance et manifestement disproportionnée ».Des mots soigneusement choisis pour tenter de dégrossir la poussée de colère, car le pouvoir de Yaoundé se serait bien passé de cet incident dans une région poudrière, secouée par des velléités indépendantistes qui ont dégénéré en guerre avec des horreurs et des drames à la pelle », précisait Rfi.
Un an après, silence radio
La ville de Buea fait toujours face aux affres de cette guerre. Les populations civiles sont toujours prises en otage aussi bien par les séparatistes que par les militaires de Yaoundé. Seulement, un an après ce drame, rien n’a manifestement évolué. La situation est toujours la même, pire, elle se détériore. Mais il est regrettable qu’aucun hommage n’ait été rendu à ce martyr.