• Le lamido est mort en décembre 2021
• Il n’a pas encore été remplacé
• Les populations se disent fatiguée
La situation est quasi incompréhensible à Gargala, une commune de l’Extrême-Nord dans le département du Diamaré. Depuis le décès en décembre 2021 du chef de Dargala Sa Majesté le lamido Abdoulaye Wabi, l’élection du nouveau chef à la tête de ce lamidat est bloquée. “Nous volons que les consultations se passent dans la paix pour qu’on ait un chef légitime issu de notre choix le moment venu” scande un villageois qui se dit inquiet de la situation.
De part la tradition, un chef ne meurt jamais. Quand il décède on le remplace et la tradition est honorée. Dans le même temps, les populations se disent exaspérées. “Notre chef est décédé depuis près d’un an. Nous sommes une grande chefferie avec des candidats légitimes reconnus par nos us et coutumes. Nous avons plusieurs candidats en liste. Si le vote soit transparent, chacun est libre de faire son choix. Nous ne lâcherons pas et souhaitons que les autorités prennent en compte cette situation qui bloque le processus”, explique un notable du lamidat de Dargala. Désormais, les regards sont tournés vers les autorités pour le déclenchement du processus de ces consultations. Selon nos sources, une dizaine de candidats frappent à la porte de ce lamidat et les tractations se poursuivent.
Sa majesté Abdoulaye Wabi le lamido de Dargala est décédé le samedi, 05 décembre 2020 à Maroua de suite de maladie. D’après une source proche de sa famille, il était souffrant depuis quelques mois. Mais son état de santé s’est dégradé brusquement et est passé de vie à trépas. Le chef traditionnel est mort à 24h d’une élection historique des conseillers régionaux du 06 décembre 2020 dont il avait voulu être de la cuvée pionnière. En effet, sa majesté Abdoulaye Wabi était candidat tête de liste dans la catégorie du commandement traditionnel dans le département du Diamaré. Né en 1950, il fut député, vice-président de l’Assemblée Nationale. Il s’est engagé dans la politique dans les années 1970 sous la bannière du parti unique de l’époque, Union nationale du Cameroun (Unc). Et lorsque cette formation politique est devenue le Rassemble démocratique du peuple camerounais (Rdpc) en 1985, sa majesté Abdoulaye Wabi a continué de militer pour ce parti.
Selon une source proche de sa famille, le Rdpc perd ainsi un militant engagé et loyal qui contribuait à sa victoire à toutes les élections. Le lamido de Dargala quitte la scène à 70 ans laissant plusieurs enfants.