Désormais inscrite dans un lycée de la capitale poltique camerounaise, Tatah*, élève en Form 6, a dû quitter la région du Sud-ouest pour sauver son année scolaire (2016-2017) et décrocher son GCE Ordinary level.
Tatah* a commencé une nouvelle vie le 04 septembre dernier, le jour de la rentrée scolaire au Cameroun. L’adolescente a changé de ville et d’école. Ses parents l’ont inscrite dans un lycée de la ville de Yaoundé. Celle-ci espère pouvoir y terminer son cursus secondaire. En fait, Tatah* a changé d’établissement deux fois depuis l’année scolaire dernière. La faute à la crise ayant paralysé les écoles des régions du Nord-ouest et du Sud-ouest en octobre 2016.
A cette période, les villes des deux régions sont soulevées par des mouvements de revendication corporatistes portées par des avocats d’expression anglaise. Ces derniers réclament la traduction de certains textes de lois en anglais et la mutation des magistrats francophones affectés dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest. La répression violente qui leur est opposée suscite des mouvements de colère populaires. Les enseignants anglophones, dans un geste de solidarité, abandonnent les salles de classe pour se lancer dans la rue quelques semaines plus tard. Dès ce moment, l’école est paralysée dans ces parties du pays. Les différentes grèves et villes mortes observées continuent d’entraver les activités scolaires.
Evocation
« Pendant que nous étions en cours un lundi matin du mois d’octobre 2016, le directeur de notre école est venu nous ordonner de libérer les salles de classe pour regagner les dortoirs, parce que des manifestants arrivaient », raconte la jeune élève, alors inscrite dans un internat dans la ville de Tiko (région du Sud-ouest).
En regagnant leurs dortoirs, les élèves ignorent qu’ils y resteraient confinés deux semaines durant. L’école décide alors de renvoyer les élèves auprès de leurs familles. Tandis que certains parents attendent un retour au calme, ceux de Tatah* décident de l’inscrire dans un lycée de la ville de Douala, dans la région du Littoral, en mars 2017. Elle y poursuivra son année scolaire et obtiendra son General Certificat of Education (GCE) Ordinary Level.
A la publication des résultats la joie de la fille et de sa famille est grande. « Lorsque j’ai appris que j’ai réussi à mon examen, j’étais très contente et ma famille aussi. Nous avons fêté à la maison et on m’a donné beaucoup des cadeaux », se souvient l’adolescente, plus chanceuse que certains de ses camarades dont les parents avaient parié sur l’année blanche.
Aujourd’hui, Tatah* prend un nouveau départ dans un nouvel environnement, une nouvelle école. Elle aura quelques semaines pour s’adapter et se faire de nouveaux amis.
* Tatah est un nom d’emprunt.