Parmi les sujets qui font l’actualité pour le moment au Cameroun, il y’a bel et bien la dernière attention du Chef de l’État Paul Biya à la jeunesse. Il y’a quelques jours, Jacques Fame Ndongo, le Ministre de l’Enseignement Supérieur (MINESUP) a fait l’annonce selon laquelle les étudiants des universités publiques et privées recevront chacun un ordinateur. Un cadeau du Président de la République.
S’il est clair que certains louent ce geste, il en est qu’il le voit tout simplement d’un mauvais œil. Denis Émilien Atangana, le président du Cercle de Réflexion et d’Action pour le Développement (CERAD) appartient à la deuxième classe de personnes suscitée. Dans un entretien accordé au quotidien Le Jour édition du 29 juillet 2016, il donne son point de vue sur le sujet.
A la question de savoir ce qu’il pense des mesures du Président de la République ciblées sur la jeunesse, le président du CERAD répond que «c’est un électoralisme qui est destiné aux étudiants électeurs. Il ne sert à rien de s’endetter à hauteur de 75 milliards de FCFA pour financer une entreprise économique chinoise et prétendre donner des ordinateurs aux étudiants. Si vous faites un tour à Eneo pour leur demander combien d’étudiants paient leurs factures, ils ne pourront pas vous répondre. Quand on veut développer l’économie numérique dans les universités, il faut d’abord construire des infrastructures et après procéder à la distribution des équipements. La dépense publique doit être efficiente, elle doit produire des résultats. Ici nous sommes dans la phase du budget programme. C’est un très mauvais choix budgétaire».
Consulte-t-on la jeunesse pour connaître ses aspirations ? Denis Emilien Atangana indique que «si on avait consulté la jeunesse, elle aurait dit que le problème est ailleurs. Avec cet argent on pouvait faire de toutes les universités, des zones numériques. On s’installe une bonne connexion internet qui permet qu’on puisse se connecter avec son téléphone androïde pour faire des recherches à l’intérieur comme à l’extérieur du campus. Donner un ordinateur à un étudiant qui n’a pas d’eau, qui a les problèmes de logement, qui a des problèmes pour se nourrir, est un très mauvais choix».